Dimanche 12 janvier 2020. Veille de la rencontre à Pau, en France, entre le président français Emmanuel Macron et ses pairs des cinq pays du G5 Sahel, en l’occurrence Mahamadou Issoufou du Niger, Idriss Deby Itno du Tchad, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, et Mohamed Ould El –Ghazaouani de la Mauritanie. Ces dirigeants doivent en particulier discuter sur le départ ou non de leurs pays respectifs, des forces occidentales et surtout françaises. Des Burkinabè se sont confiés à Wakat Séra, entre autres, sur l’opportunité, le lieu, les attentes de ce rendez-vous qui a fait et continue faire couler beaucoup d’encre et de salive.
Alexandre Sankara (Député à l’Assemblée nationale: « Nous méritons respect et considération »
Sur la rencontre de Pau, d’abord dans la forme, il faut dire que cette invitation-convocation est malencontreuse, irrespectueuse. C’est non seulement une méprise à l’endroit de nos chefs d’Etat mais aussi et surtout à l’endroit des peuples que ces derniers représentent.
Face à cette insulte, refuser d’y aller pour rappeler au président Macron que nous méritons respect et considération parce que nous sommes des Etats souverains. Mais je constate qu’en dépit de tout ça, nos chefs d’Etat ont accepté d’y aller. Il leur reste maintenant à sauver l’honneur en restant dignes face à Macron. Et pour celà, c’est l’occasion de remettre à plat, sinon en cause nos accords militaires, voire tous nos accords de coopération avec l’ex-colonie qu’est la France. C’est-à-dire revoir de fond en comble toute cette coopération pour qu’elle soit une coopération gagnant-gagnant, une coopération de respect, une coopération où les Etats coopèrent mutuellement dans un esprit de solidarité comme l’ont voulu d’ailleurs, nos présidents devanciers à savoir Kwamé N’Krumah du Ghana, Patrice Lumumba du Zaïre, aujourd’hui République démocratique du Congo (RDC), Sékou Touré de la Guinée et plus récemment, Thomas Sankara du Burkina. Il faut que dans le cadre de cette coopération comme le disais feu président Thomas Sankara, «l’’aide nous aide à nous passer de l’aide». Nos chefs d’Etat doivent rappeler cela à nos amis Wakat sera français, notamment le président Macron.
Pour ce qui concerne tout particulièrement la coopération militaire, il faut que les Etats africains prennent leur responsabilité. La sécurité et la défense de nos territoires incombent d’abord en premier chef, à nos pays, à nos armées. L’Afrique et particulièrement la CEDEAO (Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest, NDLR) a suffisamment de ressources humaines, militaires et financières pour prendre en main la défense de sa zone. Donc, pour moi, il ne s’agit plus d’aller pleurnicher pour demander de l’aide à la force Barkhane ou à toute autre structure étrangère. Il faut que les Etats africains, notamment ceux du G5 Sahel, prennent conscience que personne d’autre ne viendra nous défendre à notre place. C’est vrai que l’histoire des peuples nous enseigne qu’on ne peut pas se fermer au reste du monde. D’autres peuples comme la France, le Japon, etc., ont eu aussi besoin de l’aide d’autres peuples lorsqu’ils faisaient face aux ennemis. Donc, on a toujours besoin que des peuples voisins, des amis nous viennent en aide. Mais comme je dis, ce besoin doit s’exprimer de manière indépendante et souveraine et l’aide doit être faite dans le respect et dans un esprit de solidarité dans lequel les peuples se donnent la main pour lutter contre les forces du mal
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Wakat sera