GENOCIDE DES HUTU DU BURUNDI 1972  : Un témoin clé MPASHA Celius à Mwenge parle de l’application du plan SIMBANANIYE

Par M. NIYONGABO Philippe ( « Philos « ,  Journaliste et  Philosophe  Burundais  ), 29/04/2019, Belgique

Un témoin clé MPASHA Celius à Mwenge qui nous parle de l’application du plan SIMBANANIYE. Pourtant les extrémistes tutsi l’ont choisi comme le commandant de la rébellion hutu. Nous l’avons rencontré en 1995 en Tanzanie.

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Photo : burundiForum
Photo : burundiForum

Le plan SIMBANANIYE POUR RÉDUIRE A MOITIE LA POPULATION HUTU DU BURUNDI EN 1972.

ORGANISER UNE RÉBELLION ET LA METTRE SUR LE DOS DES BAHUTU AINSI NOUS POURRIONS LES MATER SANS DIFFICULTÉ

Ayant été un témoin du passage à Makamba des éléments aéroportés et bien organisés par l’administration sur le marché de Makamba le premier mai 1972 , ayant vu les militaires de Micombero qui sont venus sur place en compagnie des militaires Zaïrois de Mobutu qui au lieu de combattre les mulelistes arrivés dans des camionnettes flambant neuves, ils sont allés assassiner nos professeurs d’école,j’ai eu la chance de rencontrer MPASHA Celius en Tanzanie en 1995 et j’ai eu la chance de lui poser quelques questions. Je n’étais pas journaliste à l’époque mais j’ai pu réaliser quelques questions qui nous aident à comprendre ce jeu de Micombero d’avoir organisé un simulacre d’attaque des rebelles Hutu dans le but de massacrer tout une population innocente sur toutes les collines qui composent le Burundi.

UNE VISITE A  MWENGE  CHEZ  CELIUS MPASHA.  MPASHA CELIUS  DEMENT AVOIR PARTICIPE A UNE REBELLION HUTU EN 1972.

Les deux camarades Philos et Amures avaient pris d’autres surnoms:  » Rumuri I et RumuriII, (sur photo en annexe au milieu des deux camarades Philippe ayant pris ce surnom de Rumuri II dans cette terre étrangère devant l’église de Mwenge en Tanzanie en 1995) Ils avaient constaté devant l’église une famille noble des ressortissants burundais. Nous pouvions nous distraire en faisant une visite de courtoisie. Vers midi un samedi, nous sommes partis bien habillés car une personne qui se respecte en Tanzanie porte une cravate et une belle chemise. Nous nous rassemblions à deux ministres en provenance du Burundi. Arrivés devant le grand portail chez MPASHA, une jolie fille vient nous ouvrir la porte. Comme nous n’étions pas venus pour draguer les filles, par une salutation de politesse, nous demandons simplement que nous venions voir Célius MPASHA. Cette jeune fille de 18 ans pensait à autre chose, elle croyait une visite de deux jeunes adolescents bien habillés à la quête d’une âme sœur. Monsieur Mpasha? Oui, il est à la maison. Karibuni sana (soyez les bienvenus) naenda kumwambia (je pars lui dire que vous le cherchez) après quelques minutes, MPASHA apparaît devant sa porte. Une personne élégante avec des grosses lunettes et derrière ces lunettes des gros yeux d’un intellectuel. Nous apprenons que Mpasha travaille à la société AMI TANZANIAN et au Burundi il existe une société pareille “AMI BURUNDI”.

Monsieur MPASHA Bonjour

MPASHA:
Bonjour mes amis. Vous venez d’où?
Rumuri II : Alias Philos
Nous sommes venus du Burundi mais actuellement nous habitons à KIJITONYAMA.
Nous sommes venus à la recherche de la tombe de Gahutu Remy mais nous ne savons pas où commencer.

MPASHA:
Vous êtes courageux , je ne pense pas que vous allez réussir. Moi je suis très déçu de la politique, je ne vous aiderais absolument pas. Je ne comprends pas les Burundais, ces démagogues Hima m’ont ridiculisé à l’époque lointaine .

Rumuri II:
Monsieur Mpasha, je ne vous comprends que difficilement car partout au Burundi les politiciens nous racontent que vous êtes le principal promoteur des événements de 1972. C’est un mensonge alors? Nous ne sommes pas venus pour cela, nous voulions saluer cette famille burundaise que nous avions vue à l’église de Mwenge la semaine passée.

MPASHA:
un bon sourire et nous constatons une dentelle en or. Vous êtes mes enfants chers amis, vous ne connaissez rien de la politique et ces histoires de 1972.
Rumuri alias Philos:
Non Monsieur, nous avons aussi notre version, moi j’étais en 7 ème année à Makamba j’ai aussi vu ces mulelistes qui venaient de Nyanza-lac, ils sont venus dans des camionnettes en provenance de Mabanda. Pourriez-vous nier tout cela?
MPASHA:
Ecoute mon ami je peux te dire une chose. Ces mulelistes qui aidaient soi disant les rebelles hutus, où pouvaient-ils trouver des camionnettes flambant neuf pour attaquer le plus rapidement possible dans tout le pays de Rumonge. Comment pouvaient-ils connaître que le roi Ntare V est en prison à Gitega et partir le même jour du début des massacres de 1972 dans le but de le libérer et pourquoi directement les Hima ont aussitôt assassiné le roi NTARE V? Veuillez m’écouter; c’est un montage de Micombero et de son parti Uprona tout cela. Vous croyez comment ces mulelistes ont pu connaître les plans de NTARE qui ne les connaissaient même pas? Les Burundais vous êtes trop dupes, on vous trompe très facilement, vous pensez que tout cela est vrai? Moi MPASHA un intellectuel, vous pensez que j’avais quoi comme puissance pour organiser les tueries de 1972 ? Avec des machettes ?

Rumuri II:
Monsieur MPASHA, il suffit de nous dire la vérité, nous te croyons car nous ne sommes pas des enfants ou encore des ignorants pour accepter ce que les Tutsis nous racontent de ce qui s’est passé en 1972. Nous sommes devant vous et les Tutsi de Bujumbura convergent leur soupçon sur votre personnalité. Comment le sentez-vous? Comment vous restez calme dans tout cela ici en Tanzanie? Comment vous n’avez jamais peur que les Hima achètent votre tête devant les autorités tanzaniennes qui n’ont pas hésité à compliquer la vie des paisibles réfugiés?

MPASHA:
Moi je n’ai pas peur car je ne me reproche de rien et heureusement quand je suis venu ici j’ai pu expliquer mon cas à NYERERE le Président de la Tanzanie et ami des Burundais, il a vérifié et il a compris ce mensonge. Que s’est-il passé au Burundi en 1972. Le parti Uprona en connivence avec l’équipe de Micombero et SIMBANANIYE avaient un plan de tuer les Hutus et d’en finir avec le roi NTARE V. C’est ainsi que le Parti Uprona envoya des émissaires au Congo pour donner de l’argent à des individus qui viendront semer le désordre à RUMONGE et NYANZA-LAC. Ces muleristes ont eu une rencontre avec les fonctionnaires tutsi de Bururi,NDUWINGOMA,docteur SIMBIYARA et Simbananiye qui venaient de Bujumbura. Ils ont eu des vivres, de l’argent, des véhicules de déplacement ainsi que des papiers de routes pour que les militaires les laissent passer jusqu’au coin où ils voulaient se rendre le plus rapidement possible. Dans cette réunion, ils ont voulu m’y associer en tant que hutu intellectuel et j’ai refusé. Même si j’étais un uproniste influent, je ne pouvais pas trahir mes frères hutus. Comme je savais cette vérité, les Himas m’ont calomnié et ont voulu jeter leur plan macabre sur moi. D’ailleurs dans leur réunion, ils ont commencé à préparer des plan d’attaque des pauvres tutsi paysans de Rumonge et Nyanza-lac car ils voulaient accaparer toutes ces terres fertiles et venir s’y installer ces bourgeois Hima de Rutovu, ils ont expliqué à ces mercenaires muleristes zaïrois comment ils vont faire des barrières, les gens à tuer ou pas. Malheureusement à la tombe de la nuit, ces mercenaires se sont trompés de cibles, ils ont attaqué les convois de leurs chefs qui rentraient à Bururi. Sauf SIMBANANIYE qui a échappé en passant vers Buyengero,Muzenga et Rumeza pour rejoindre Matana sa colline natale, les autres sont morts par les mêmes armes qu’ils venaient de distribuer aux mulelistes. Simbananiye ne pouvait pas accepter cette défaite, il avait envisagé toutes les possibilités. Le lendemain sur les ondes de la radio de Bujumbura, on parla que les mulelistes dirigés par Celius MPASHA venaient d’attaquer et assassiner les hauts cadres fonctionnaires de Bururi. Moi en entendant cela j’ai aussitôt pris la fuite. La suite nous dira que Micombero et SIMBANANIYE ont appelé les militaires de Mobutu président du Congo actuel Zaïre aujourd’hui car il devenait difficile de chasser des mercenaires importés sans dégât. Les militaires sont venus pour combattre les soi-disant mulelistes qui ont fait trembler le Congo, de Bujumbura, ils ne pouvaient pas passer directement à Rumonge via Minago, il fallait avant tout les laisser tuer quelques personnes ciblés dans le but de généraliser la guerre dans tout le pays. Les militaires du Congo appuyés par Micombero ont passé à Makamba et se dirigeant vers NYANZA-LAC. Quand ils sont arrivés , ils avaient ordre de tirer sur tout ce qui bouge et les congolais de NYANZA, Kigwena, Rumonge,Minago croyant qu’ils n’avaient rien à se reprocher dans une affaire des burundais eux seul, ils ont péri en masse aussi. Quand Mobutu a appris cela, il a été fâché et il a rappelé tous ses militaires. Micombero venaient de réussir son plan macabre de massacrer tous les Hutus au Burundi. Les Hutu ont compris trop tard cela et en s’organisa médiocrement en 1973, ils ont été facilement mâté par les forces de MICOMBERO qui avaient récupéré les armes laissées par les militaires de Mobutu.

Rumuri II alias Philos ( NIYONGABO Philippe)

Monsieur Mpasha merci de cette information. Quand nous aurons trouvé la tombe de GAHUTU Remy, nous allons tout écrire ainsi les Burundais connaîtront la vérité. Nous nous sommes donné un autre rendez-vous Mais entre temps nous avons déménagé de Kijitonyama pour Kigamboni
(Un camarade m’a un jour téléphoné pour dire qu’il connaissait Celius Mpasha) Seulement dans sa thèse qu’il voulait avancer, il me parlait que Mpasha avait étudié avec YOWERI MUSEVENI actuel président de l’Ouganda et qu’il serait venus avec lui dans ces troubles au Burundi or ce n’est pas vraie car Museveni ayant été dans le gouvernement Obote en 1971 et qu’il est retourné en Tanzanie en 1972, il n’allait pas participer à un conflit par des gens armés de machettes l’information que mon camarade voulait donner est erronée.

Le 29 avril 1972, l’enfer éclata. Selon les autorités officielles, il s’agissait de mâter une rébellion d’opposants hutus membres du P.P.B, soutenus par des réfugiés congolais (ex-congo belge). Ces rebelles auraient tué quelques centaines sinon quelques milliers de Tutsis, dans le sud du pays. Mais officieusement, quelques observateurs affirment qu’il s’agissait plutôt d’une révolte téléguidée par le pouvoir en place des Hima à Bujumbura, afin de justifier les massacres à grande échelle déjà programmés. Par contre, ces mêmes observateurs ajoutent que c’est plutôt la date du 1er mai 1972 qui avait été retenue par Micombero et son équipe pour commencer l’élimination de l’élite hutue.

LA CONTRADICTION AU LIMOGEAGE DU GOUVERNEMENT PAR LE PRÉSIDENT MICOMBERO EN REMPLAÇANT LES AUTORITÉS EXISTANTES PAR DES TORTIONNAIRES.

L’anticipation de cette initiative aurait été due à la rébellion susmentionnée. Un certain nombre de faits concordants mais troublants plaident en faveur de cette hypothèse : le retour au Burundi, dans des circonstances non élucidées, de l’ancien Roi Ntare V fin mars 1972 ; la distribution d’armes aux Tutsis de Nyanza-lac, Rumonge et Bururi entre le 27 avril et le 29 avril 1972 par Shibura et Yanda, la dissolution du gouvernement le 28 avril et l’exécution, le 1er mai 1972, de l’ex-Roi Ntare V dans la prison de Gitega.. ( C’est un militaire du nom de Jean Niyongabo, qui était chargé d’achever l’ancien Mwami du Burundi par strangulation).
Dès le 28 avril, des gouverneurs militaires furent nommés, comme si le pays était en état de siège ; C’est qu’il leur fallait un alibi, déjà trouvé d’avance. C’est alors que les troubles déjà programmés débutent au Sud du Burundi, le 29 avril. Dès le lendemain, le 30 avril 1972, l’armée entre en action partout à la fois et avec la même brutalité, un peu comme si elle n’avait attendu qu’un signal pour se déchaîner. La loi martiale est mise en vigueur dans tout le pays, un couvre feu est instauré. Tout rassemblement de plus de 3 personnes est interdit près des bâtiments administratifs ou dans les lieux publics ; L’armée et les jeunesses Révolutionnaires Rwagasore(J.R.R) liées au Parti Uprona coordonnent leur action pour exterminer pratiquement les Hutus influant tant sur le plan militaire, politique, économique que social. Elles sont relayées dans les arrestations et les exécutions par les administrateurs policières et judiciaires ; Comment reconnaît-on les victimes potentielles ? Qu’à cela tienne : Des listes de hutus à appréhender ont été préalablement dressées dans toutes les administrations, les entreprises, les écoles. En plus des Bahutu lettrés ou fortunés visés, des Batutsi, libéraux sont également tués. Le cas le plus célèbre parmi ces derniers est celui du professeur Amédée Kabugubugu, ancien Ministre de l’Education ; Ce génocide sélectif s’étend sur tout le pays, dans toutes les provinces. Il fut exécuté avec logique et une organisation bureaucratique telles que tout Burundais honnête et tout observateur étranger aujourd’hui sont obligés de reconnaître l’existence d’un plan préalable : le plan Simbananiye, plan d’extermination des Hutus dont le commandant Martin Ndayahose, Ministre(Hutu de l’information qui avait dénoncé l’existence de ce plan en 1968.
Le Burundi traverse alors les jours les plus sombres de son histoire. Des centaines de milliers de Hutus sont froidement exécutés : prêtres dont Michel KAYOYA écrivain, religieux et religieuses, fonctionnaires, enseignants, étudiants universitaires, élèves du secondaire, ouvriers, paysans, vieilles et vieux, hommes, femmes et enfants sont systématiquement et méthodiquement exterminés ou brutalement.
Des Tutsis appréhendaient instituteurs, dirigeants de mouvements ecclésiastiques, infirmiers, fonctionnaires, commerçants, tous hutus et leur faisaient signe de monter dans leurs Land-rover.
Des bandes de Tutsis ratissaient les faubourgs de Bujumbura et emmenaient des camionnées de Hutus vers une destination inconnue. Durant tout le mois de mai et jusqu’à la mi-juin les excavatrices fonctionnaient chaque nuit aménageant les fosses communes ; dans les écoles secondaires les maîtres assistaient impuissant aux ratissages d’élèves. Ceux qui étaient arrêtés étaient pour la plupart liquidés la nuit même, souvent dévêtus et assommés à coup de trique sous les bâches des camions avant même d’arriver à la prison, puis achevés sur place, à la nuit tombante, à coup de gourdin ; il ne fallait pas qu’on gaspille inutilement des cartouches.
Dans tout le pays, la chasse à l’intellectuel hutu est lancée, à Bujumbura, Gitega et Ngozi, tous les cadres hutus (entendons par-là non seulement les fonctionnaires provinciaux et les instituteurs, mais aussi les chauffeurs, clercs, plantons et ouvriers semi spécialisés) sont systématiquement arrêtés au cours de rafles, jetés en prison pou y être fusillés ou battus à mort à coup de crosse ou de gourdins ; Et plus particulièrement à Bururi, l’armée s’en prend à tous les Hutu. Maintenant les Hutu mal intentionné racontent partout que les Hutu de Bururi n’ont pas connu tant de malheurs en 1972 ; C’est une honte.
Même l’Eglise ne fut pas épargnée. Il y eut 22 prêtres, religieux et religieuses catholiques tuées, des milliers de pasteurs protestants, de Directeurs d’écoles et d’instituteurs au service des Eglises chrétiennes furent éliminés ;
Ce fut le règne de la violence démesurée, de folie collective. Certes les victimes de ce pogrom ne furent pas uniquement des hutu car des Tutsi aient été massacrées par des membres de la même ethnie qu’eux mérite d’être souligné. S’agissait-il uniquement de Tutsi burundais ou comptait-on des réfugiés rwandais parmi eux ? Il est malaisé de le préciser, étant donné l’absence de la moindre enquête à ce sujet par les autorités politico- militaires de l’époque. Les seules victimes tutsies connues étaient des Burundais.
Certaines des scènes les plus horribles ont pour théâtre l’Université officielle de Bujumbura ainsi que les écoles techniques et secondaires. Des dizaines d’étudiants hutus sont littéralement assaillis par leurs condisciples tutsis et battus à mort. Pendant ce temps, des groupes de soldats et de membres de la J.R.R pénètrent à l’improviste dans les classes, appellent les élèves hutus par leurs noms et les somment de les suivre ; bien peu reprendront le chemin de retour. Dans les écoles secondaires, les maîtres assistent impuissant aux ratissages d’étudiants.