A en croire les déclarations des responsables de ce Conseil particulièrement actif ces derniers temps, la confiance règne : les éventuels agenda cachés, le dossier éviction inopportune de NYANGOMA, les divergeances de vues avec le groupe de Radjabu, un pieds dedans, un pieds dehors des upronistes et surtout de SINDUHIJE……tout cela n’aurait pas affecté la cohésion du CNARED.
Pourtant, le constat est que lors de ses rendez vous et contacts avec des interlocuteurs, le CNARED est incapable de se faire représenter; tout le monde doit être présent, histoire probablement de se surveiller, car précisément , ils ne se feraient pas confiance entre eux. Cette façon de faire les discrédite un peu plus; ajouter à cela leur fâcheuse habitude à s’afficher et à faire des déclarations intempestives après chaque rencontre.
Mettons d’emblée les choses à leur place: malgrè cette affichage partout, la multiplication de contacts tous azimuts, des rencontres ici et là avec des personnalités et représentatants des Etats ou de grandes organisations internationales ( on ne sait pas qui courtise l’autre) , la valeur intrinsèque de ce CNARED reste relative.
En effet, sans NYANGOMA , RADJABU et autres cadors de l’opposition, même en comptant sur SINDUHIJE et l’uprona radical, ce conseil ne pèse pas bien lourd sur l’échiquier national burundais, à part, peut être, en termes de capacité de nuisance. Surtout , s’il trouve entre temps, des appuis extérieurs pour mener des actions violentes de déstabilisation. Mais, là encore, Bujumbura dispose dans ce domaines d’assez d’arguments pour faire réfléchir et reculer les tenants de l’agression armée.
Il reste donc aux composantes du CNARED, la voie de la modestie et d’adhésion sincère au dialogue, car même ses soutiens occidentaux et autres , ne le font que par défaut, ayant besoin de garder une certaine influence au Burundi. Or, si la finalté de ce dialogue est le retour au calme et à l’apaisement, quel sera la suite du programme du CNARED, sans assise populaire, puisqu’il serait indécent de les faire participer, même transitoirement au pouvoir, alors que le peuple a déjà fait son choix pour les 4 ans qui nous séparent encore de 2020.
Au niveau stratégique, personne même en Occident ( généralement sous informé), n’a compris pourquoi l’opposition radicale et les « SINDUMUJA » associés, s’acharnent à vouloir trop épiloguer sur l’accord d’Arusha , alors que celui ci leur concède la part du lion. Il s’agit d’un accord historique qui tient toujours, compte tenu de la conjoncture et qui, dans l’avenir, devra faire objet d’évaluation et subir inévitablement des ajustements.
Terminons tout de même par une note d’optimisme: au sein du CNARED, il y a de la compétence, il y a également des partis qui pourront rassembler assez de militants et jouer un rôle à l’horizon 2020; je pense en particulier au PPD des frondeurs ( poids non encore évalué), au MSD de SINDUHIJE et, à un dégrè moindre, au Frodebu et à l’Uprona conservateur.
Anatole BACANAMWO