
Immense gâchis pour les Maliens, le règne d’« IBK », destitué mardi par un coup d’Etat militaire, est aussi une leçon pour Paris et pour l’engagement militaire français au Sahel.
Si Paris ne pleurera pas « IBK », l’avenir n’est pas assuré pour autant. La France appelle de ses vœux un « retour au pouvoir civil et à l’Etat de droit » au Mali, que les militaires putschistes affirment vouloir aussi. Elle va tenter de favoriser, dans les jours qui viennent, un dialogue politique entre ses partenaires sahéliens et les différents acteurs à Bamako pour trouver la voie d’une issue civile et démocratique à cette nouvelle crise.
La France a raison de ne pas vouloir assumer seule le rôle de pompier au Mali : la déstabilisation de la région est un danger pour l’Europe comme pour l’Afrique. Mais elle ne pourra pas non plus éviter de dresser un bilan lucide de son propre engagement militaire et de sa stratégie contre-terroriste qui, au fil des années, produit aussi des effets politiques pervers.
Le Monde