Dix-sept personnes, dont trois policiers, ont été tuées lundi lors d’une manifestation de l’opposition qui réclamait à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) d’organiser les prochaines élections, a annoncé Evariste Boshab, vice-Premier ministre en charge de l’Intérieure, lors d’un point de presse tenu lundi quelques heures après les heurts.

« La ville de Kinshasa vient de faire face à un mouvement insurrectionnel qui s’est soldé par un échec alors que nous nous entendions à une manifestation organisée par les partis politiques et associations qui se réclament de l’opposition politique », a indiqué M. Boshab.

« Dix-sept morts, dont trois policiers, et un brulé vif. Quatorze civils parmi les pillards, deux blessés par balle. Une école saccagée, plusieurs résidences des paisibles citoyens pillées, cinq armes arrachées par les manifestants aux policiers, toutes les caméras de surveillance détruites et les distributeurs automatiques de quelques banques brulés », a déclaré M. Boshab.

« Comme je vous le dis, ce bilan n’est que provisoire. Ceux qui ont été à la base de ces actes criminels doivent savoir qu’ils n’échapperont pas à la rigueur de la loi sans omettre les suites civiles de biens qu’ils ont endommagés », a-t-il insisté.

Un bilan qui a été contesté par les organisateurs de cette manifestions. D’après-eux, au moins cent personnes auraient été arrêtées par les forces de sécurité.

« Au moment où je suis en train de vous parler, on compte 25 morts, ici devant le siège de mon parti, les policiers sont venus récupérer quatre corps alors que notre manifestation était pacifique », a déclaré Olenga Nkoy, membre du rassemblement (une plate qui regroupe plusieurs partis d’opposition).

L’opposition voulait manifester dans toutes les 26 provinces de la RDC en faisant un sit-in devant le bureau de la CENI de chaque province et déposer un mémorandum. Le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, avait autorisé à l’opposition de faire sa manifestation tout en respectant les consignes sécuritaires.

Des heurts ont commencé lorsque plusieurs dizaines de jeunes manifestants de l’opposition scandaient des phrases hostiles au président Joseph Kabila, dont le deuxième et dernier mandat prend fin le 19 décembre 2016.

Xinhua