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Après avoir réussi à provoquer la destruction de la Libye, voici la FIDH qui ne rate pas une occasion pour mettre le couvert sur le métier de la manipulation, afin d’arriver à provoquer l’hécatombe au Burundi. Des fonctionnaires incapables de gagner leur pain honnêtement, passent l’essentiel de leur temps à mettre en péril l’intégrité physique de populations entières. Y en a marre.

Cependant, avec les bévues et les mésaventures dangereuses auxquelles leurs rapports plus souvent politiques qu’objectifs, qui ont déjà provoqué notamment des saccages de pays membres de l’ONU en y déclenchant des guerres dites « humanitaires » et d’autres, à ce jour, soumis aux pressions et menaces diverses conduisant à des instabilités graves et des désillusions, rien ne peut plus être un sujet tabou.

Ils n’ont de compte à rendre, à personne. On doit en parler jusqu’à ce que le monde comprenne que tant qu’il n’y aura pas un regard démocratique sur le fonctionnement de certaines institutions, quelque part dans le monde il y aura toujours des laissés pour compte dont le rapport des forces est faible ou rendu faible, qui souffriront des conséquences des écrits commandés pour les besoins de la cause, il y aura toujours dans un coin de la planète des morts, des orphelins, des victimes, des apatrides, des destructions et d’autres catastrophes qui auraient pu être évitées n’eut été les incitations désinvoltes de ces faiseurs d’opinion et faiseurs de bonne conscience pour les va-t’en guerre.

En guise d’exemple, la destruction de la Libye en 2011 a été fondée sur des « postulats erronés », accusent des parlementaires du Royaume-Uni dans un rapport publié mercredi 14 septembre. La commission des affaires étrangères de Westminster a relevé plusieurs erreurs dans le processus décisionnel qui a amené Londres à intervenir militairement dans le pays aux côtés de la France, officiellement pour protéger les civils réprimés par Mouammar Kadhafi. Une demi-décennie après la chute et la mort de l’ancien maître de la Libye, le chaos continue de régner dans le pays, riche en pétrole, où le gouvernement d’union nationale soutenu par les Nations unies peine à asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire depuis son installation en mars à Tripoli.

L’autre exemple qu’on peut également citer c’est l’Irak qu’on qualifiait de détenir des armes de destruction massive, aujourd’hui tout ce beau monde regrette la main sur le cœur qu’il s’agissait d’une monstrueuse erreur. En attendant, le peuple irakien souffre encore des conséquences des rapports erronés de certaines organisations internationales spécialisées de l’ONU qui dans la foulée produisaient des rapports douteux pour dire que les droits de l’homme étaient bafoués et que donc il fallait que les grandes puissances agissent pour rétablir la démocratie et garantir les droits de l’homme.

En Afrique, on expérimente de nouvelles méthodes néocoloniales dont la fameuse « révolution de couleur » déjà utilisée avec un résultat concluant en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso mais avec beaucoup de ratés au Burundi, peut être demain dans d’autres pays africains, car beaucoup d’observateurs ont fini par comprendre que ça n’avait rien de révolution mais qu’il s’agit belle et bien d’une tentative de recolonisation déguisée. Ici, c’est une société civile triée sur le volet, par exemple la Ligue Iteka, encadrée et financée par les néocoloniaux et qui doit mener des actions subversives en vue de provoquer un chaos qui à son tour devient le creuset d’une contestation donnant lieu à des violences qu’on impute via certains fonctionnaires cupides aux pouvoirs en place, stigmatisés, traités de tous les noms et vilipendés afin que la tension monte jusqu’à ce que les armes parlent pour une guerre « humanitaire ». Evidemment, on déplore toujours des dégâts énormes collatéraux dont l’ampleur dépasse de loin le bien qu’on annonçait vouloir faire aux populations concernées hélas trop tard.

Il ne s’agit pas d’un fait nouveau, mais d’une réalité qui existe depuis des décennies. C’est le résultat d’un certain nombre de dynamiques mondiales et concurrentielles dues à l’augmentation, à l’hétérogénéité et à la compétition des acteurs impliqués dans les rapports de forces pour contrôler la planète et son environnement. L’émergence de nouveaux dispositifs et de nouvelles pratiques ne doit pas se lire comme un enchaînement linéaire de causes et d’effets, mais plutôt comme l’expression de nouvelles formes relationnelles entre les grandes puissances qui se livrent une lutte sans merci pour étendre chacune sa zone d’influence ou tout simplement pour garantir ses intérêts économiques et géostratégiques. Les petits tombent alors dans le panneau d’un jeu où ils ne sont que des pions contre même leur propre existence.

En 1946, 41 ONG ont obtenu un statut consultatif auprès de l’ECOSOC (article 71 de la Charte) ; en 1992, elles étaient environ 700 ; aujourd’hui, elles sont près de 3 400. Nombre d’entre elles sont consultées par les différentes instances onusiennes et accréditées lors des grandes conférences thématiques organisées par l’Organisation. Depuis les années 1990, certaines sont même occasionnellement invitées à échanger de façon informelle avec les membres du Conseil de sécurité leurs points de vue et/ou leurs expériences supposées de terrain dans leurs domaines d’expertise. De plus en plus, les ONG veillent et surveillent elles sont devenues une véritable force politique incontournable mais incontrôlée qui dans certains cas font plus de tors que de bien.

Alors qu’au Burundi pendant les plus de 40 ans de dictature les pogroms contre les populations civiles se succédaient cycliquement avec plusieurs millions de victimes diverses à la clef, ces ONG et organisations internationales spécialisées étaient muettes, aujourd’hui que le pays se remet tout doucement de ces traumatismes du passé, c’est le moment choisi par certaines ONG pour faire replonger à nouveau la population dans le chaos, au vu et su de tout le monde. Depuis le câble d’un fonctionnaire de l’ONU qui appelait à pratiquement envahir le Burundi par une force étrangère sous prétexte de prévenir un génocide (sic) à des rapports et des reportages audio-visuels tous faux les uns que les autres, qui se suivent à un rythme effréné et se ressemblent, nous apprenons qu’une autre institution internationale spécialisée compte aussi mettre son ouvrage sur le métier et sortir incessamment un nouveau rapport qui devrait être présenté au Conseil de Sécurité de l’ONU pour plaider la même cause : « la destruction du Burundi ».

Que ces fonctionnaires se le disent, ils seront rendus responsables des conséquences de leurs écrits car le monde est devenu un village.

Ruvyogo Michel