Dans une tribune publié par le journal Iwacu, une ancienne journaliste de ce groupe de presse, actuellement étudiante en journalisme au Sénégal, accuse le cinéaste Léonce Ngabo de plagiat. En effet, “ce dernier se serait approprié frauduleusement” un scenario de la jeune artiste écrit à l’occasion d’un atelier de formation d’écriture de série télévisée, en 2015. L’histoire de Mlle Inakanyambo intitulée originellement “Au bout du rêve” serait devenue “Ligala”, actuellement en tournage par M. Ngabo. Le réalisateur a souhaité réagir dans les colonnes d’Ikiriho.
Pour Léonce Ngabo, “cela fait des jours que Mlle Inakanyambo essaie de cultiver une polémique au sujet de ce projet. A la lecture de tout ce qu’elle raconte, posez vous une question. Sur le plan professionnel, imaginez-vous un instant si elle se trompait. Elle était bénéficiaire d’une formation dans un groupe de cinq personnes qui ont développé ensemble une idée, sans la finaliser. Grâce à l’encadrement d’un formateur professionnel, au bout de la formation, tous les stagiaires ont obtenu un certificat.”
Pour ce réalisateur, “il est important de savoir que l’idée d’un film ne constitue pas un film. Dans les règles de toute production, ce qui est protégé c’est le scénario du film. Toutefois une mention peut être faite “Idée original de …” Car, bien généralement, tout film part d’une idée. Mais la concrétisation de cette idée en scénario ou ce que l’on appelle ‘continuité dialogue’ fait l’objet dune propriété intellectuelle.”
Ainsi, rappelle-t-il, “parler d’amour, de conflits ethniques, religieux, parler de l’histoire, etc, sont des idées diverses à base desquelles deux scénaristes peuvent développer différemment le sujet, le scénario. Pour être plus imagé, une idée est un sujet que tout scénariste peut développer selon sa vision.” D’ailleurs, dans l’industrie cinématographique “un contrat est établi entre le producteur et le scénariste, mais pas avec celui qui a émis l’idée. Cependant une reconnaissance peut se faire à son sujet.”
Par rapport à l’idée rédigée par Mlle Inakanyambo dans l’atelier de 2015, “elle a été développée par cinq stagiaires et au bout de leur stage, guidés par le formateur, les cinq ont abouti à ce que nous appelons ‘la bible’ du projet de la télé série. Un nouveau stage était prévu pour justement aider les 15 jeunes au total qui avaient participé à la première formation afin de leur apprendre comment écrire une continuité dialoguée. Malheureusement, le financement n’a pas été concrétisé.”
Et à Léonce Ngabo de s’interroger: “Peut-être Monia a-t-elle écrit un scénario qui est actuellement en train d’être tourné pour se prétendre auteure du film. Si tel est le cas, qu’elle vous le présente. La formation de 2015 devait aboutir à faire d’eux des scénariste. En une semaine, une stagiaire en écriture de scénario, qui plus est de série, peut-elle devenir scénariste ? À mon avis, tout cela cache des intentions inavouées et je me réserve le droit de me plaindre.”
Et de se poser une question: “Veut-elle s’attaquer à Léonce Ngabo, ou à la profession? Plus particulièrement, elle s’était plainte d’abord auprès de l’OIF, l’Organisation Internationale de la Francophonie. Elle connaît la réponse qui lui a été donné. Ensuite, elle s’est plainte auprès du Collectif des producteurs pour le développement de l’audiovisuel et du cinéma, le COPRODAC, un organe qui rassemble les professionnels du cinéma au Burundi. Afin d’offrir une proposition professionnelle et objective, nous les avons contactés à cet effet.”
Conseillant à la jeune journaliste de “recourir à des mécanismes professionnels pour comprendre les règles d’une production et des droits d’auteur”, Léonce Ngabo indique “rester à son écoute, par respect, pour régler définitivement cette polémique qui risque de nuire inutilement aux bonnes initiatives d’autres jeunes.”
, http://www.ikiriho.org