Les grandes dates du dossier des fonds libyens, dans lequel l’ancien président Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue mardi en raison de soupçons autour du financement de sa campagne présidentielle de 2007.
2012 : révélations de Médiapart
Le 12 mars, Mediapart publie une note laissant penser que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi aurait financé la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007 à hauteur de 50 millions d’euros. « Grotesque », selon Sarkozy, alors président et candidat à sa réélection en avril. Mediapart publie ensuite un document attribué à un ex-chef des services de renseignement libyens, affirmant que la Libye a accepté en 2006 de financer pour 50 millions d’euros la campagne de Sarkozy, lequel porte plainte pour faux. Bachir Saleh, ex-directeur de cabinet de Kadhafi, dément avoir été destinataire du document, que le signataire présumé qualifie de faux.
Le 30 avril, le parquet de Paris ouvre une enquête pour faux, usage de faux et publication de fausse nouvelle. Un non-lieu sera prononcé en 2016, confirmé en appel en 2017. Nicolas Sarkozy s’est pourvu en cassation.
2013 : information judiciaire et toiles de maître
Le 12 avril, l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine réaffirme qu’il existe des « preuves » d’un financement de la campagne par la Libye, sans en dévoiler.
Le 19 avril, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire contre X pour « corruption active et passive », « trafic d’influence », « faux et usage de faux », « abus de biens sociaux », « blanchiment, complicité et recel de ces délits ». Dix jours plus tard, le Canard Enchaîné dévoile la découverte en février de versements pour 500.000 euros depuis l’étranger sur un compte de Claude Guéant, proche collaborateur de Sarkozy. Guéant dément tout lien avec un financement libyen de la campagne, déclarant avoir vendu des toiles de maître à un avocat malaisien.
2015 : Guéant mis en examen
Le 7 mars, Claude Guéant est mis en examen dans l’affaire des tableaux pour faux et usage de faux et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée. Ses biens immobiliers seront saisis en 2017. Un homme d’affaires saoudien est également mis en examen, soupçonné d’avoir joué un rôle dans le versement des 500.000 euros.
2016 : nouvelles affirmations de versements
Le 27 septembre, le carnet d’un ex-dignitaire libyen, mentionnant trois versements en 2007 destinés à Nicolas Sarkozy pour au moins 6,5 millions d’euros, est transmis aux enquêteurs.
Le 15 novembre, Ziad Takieddine affirme avoir remis à l’ex-chef de l’Etat et à son camp 5 millions d’euros provenant de Mouammar Kadhafi entre 2006 et 2007. Nicolas Sarkozy dément.
2018: garde à vue de Nicolas Sarkozy
Le 8 janvier, l’homme d’affaires Alexandre Djouhri, personnage-clé de l’enquête, qui ne s’est pas présenté à une convocation de la justice française en 2016, est arrêté à Londres. Il est en détention provisoire depuis février et fait l’objet d’une demande d’extradition vers la France, qui sera examinée en juillet.
Le 25 février, Bachir Saleh, ex-argentier de Kadhafi exilé en Afrique du Sud, que la justice française souhaite aussi interroger, est blessé par balle. Le 20 mars, Nicolas Sarkozy est placé en garde à vue. Brice Hortefeux, un très proche de l’ex-chef de l’Etat, ministre de l’Intérieur durant son quinquennat, est entendu en audition libre.
Source: AFP