Tant que la France va maintenir et soutenir le Franc des Colonies Françaises d’Afrique (FCFA), elle devrait s’abstenir de parler des droits de l’homme car cette monnaie viole le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, elle leur prive le pouvoir d’exercer pleinement leur souveraineté. Car qui tient la monnaie est souverain.
On sait, en outre, que le choix du nom de la monnaie nationale revêt une grande importance, tant par sa symbolique que par son origine ou son sens, les circonstances qui y ont présidé correspondent souvent à des moments clés de l’histoire de la nation.
L’Afrique ne peut pas évoluer avec la monnaie Franc CFA. Le Président tchadien Idriss Déby en 2015 avait été formel et l’avait clairement fait savoir, lors de la conférence de presse à Abéché, deuxième plus grande ville du Tchad où était célébré le 55ème anniversaire de l’Indépendance.
Si tout le monde est d’accord pour dénoncer la poursuite d’un tel accord de coopération monétaire avec la France où les changes doivent se faire à Paris alors que pour les 14 pays de la zone FCFA, les besoins montent en charges de manière exponentielle ; une telle coopération se justifie de moins en moins. Les arguments pleuvent en ce sens. Pourtant, c’est la France qui est le Pays d’où sont partis les idées de Révolution, de République, de Démocratie, de Souveraineté, et de « droits de l’homme et du citoyen » mots clefs dans une constitution, dont l’objectif est justement d’organiser les pouvoirs de la société.
On le voit, dans cette approche, la monnaie n’est pas seulement un outil au service d’une politique, elle est aussi l’expression la plus forte de la souveraineté car, la souveraineté est le pouvoir de battre monnaie. On comprend mieux, dans ce cadre, l’articulation très forte entre pouvoir et monnaie. Car le pouvoir de battre monnaie signifie la possibilité de définir une « politique monétaire », qui elle-même va financer la politique économique. A contrario on ne peut financer une politique économique, si on ne maîtrise pas la monnaie.
En bref, il serait peut-être temps qu’à plus de 55 ans d’existence d’indépendance, les Etats d’Afrique équatoriale se défassent de la tutelle paternelle étrangère et battent monnaie comme tout Etat souverain.
En ce 21ème siècle, dans les instances des nations Unies, la France devrait être interpellée à ce sujet, plus précisément à savoir, quand va-t-elle accepter que ces 14 pays de la zone du Franc Français des Colonies d’Afrique (FCFA) exercent réellement leur souveraineté ?
De même, les médias francophones qu’on ne nomme plus, pleins de fake news pour manipuler les opinions publiques comme cette soi-disante réunion qui aurait eu lieu au Conseil de sécurité sur le Burundi, à la solde des néo-colons Français, devraient s’abstenir de systématiquement jouer aux chantres de cette politique dépassée de nos jours. Ils tirent à tout bois sur tout ce qui bouge en Afrique francophone et particulièrement sur le Burundi qui est aujourd’hui leur tête de turc, quand bien même il ne fait pas partie de la zone du FCFA. Heureusement, leur crédibilité est grandement compromise depuis l’affaire de la Lybie et l’assassinat de Kadhafi. Leurs messages tordus ne trompent plus personne. On sait désormais pour qui et pourquoi ces médias de la honte travaillent.
Ruvyogo Michel