L’activité diplomatique en matière de développement économique et de la stabilisation du système financier du Burundi est intense. Au moment où le Président de la République du Burundi est à Doha, au Qatar où il prend part à la 5ème Conférence des Nations-Unies sur les pays les moins avancés (PMA), le Burundi est en ce moment en train d’accueillir (du 6 au 9 mars 2023) une Mission de Haut Niveau d’ESAAMLG (Eastern and Sourthern Africa Anti-Money Launderig Group), une organisation régionale de l’Afrique Orientale et Australe associée au Groupe GAFI (Groupe d’Action Financier) chargée de la Lutte contre le Blanchiment des Capitaux et du Financement de Terrorisme (LBC /FT).
Le Burundi est membre observateur d’ESAAMLG depuis 2014 et compte en devenir membre effectif au mois de septembre 2023. C’est dans ce cadre que cette mission conduite par la Secrétaire Exécutive et la Présidente en Exercice d’ESAAMLG est venue s’enquérir des avancées jusque -là enregistrées par le Burundi en matière de la (LBC/FT).
Une fois devenu membre effectif d’ESAAMLG), le Burundi aura, entre autres avantages :
- La reconsidération de l’image du Burundi aux yeux de ses partenaires financiers régionaux et internationaux (COMESA, FMI, Banque Mondiale ; Nations Unis, Union Européenne, BAD, EAC …) sur base de son système financier (revêtu du caractère solide et intègre) ;
- Le rapprochement et la coopération du Burundi avec ses partenaires régionaux et internationaux dans la lutte contre les crimes financiers dont le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et les autres crimes connexes ;
- Le bénéfice d’un accompagnement, d’espace et d’outils de surveillance des transactions financières suspectes, ainsi que le renforcement des capacités.
Il convient de rappeler que la non-adhésion d’un pays à l’ESAAMLG conduit à son inscription sur la liste grise par le GAFI et sur la liste noire de l’UE, ce qui a pour conséquences son isolement économique et la perte de confiance de ses partenaires financiers internationaux dont le FMI, la Banque Mondiale, UE, COMESA, etc.
Cette mission qui a été reçue par les institutions financières ainsi que les hautes autorités du pays dont les ministères clés dits de souveraineté à savoir : le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement ; le Ministère de la Justice ; le Ministère de le l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique ; le Ministère des Finances, du Budget et de la Planification Economique ; est venue au moment opportun dans l’histoire de tournant politique du Burundi. Le gouvernement de la République du Burundi à travers la politique actuelle de son Excellence Monsieur le Président de la République du Burundi, Evariste NDAYISHIMIYE a fait de la lutte contre la corruption, le blanchiment d’argent sa priorité numéro. Pour lui, aucun développement n’est possible sans que ces fléaux ne soient éradiqués.
C’est dans cette perspective qu’une Cellule Nationale de Renseignement Financier a été créée et doté des instruments légaux et financiers conséquents, et que le processus d’adhésion à l’ESAAMLG a été accéléré. Pour le Burundi, afin d’assurer la crédibilité, l’intégrité, la solidité et la stabilité de son système financier, cette adhésion est un impératif.
Par Jean de Dieu KAZOZA