Depuis l’échec du coup d’État en 2015, la « Croix et la Bannière » instrumentalise l’ONU contre les autorités démocratiques burundaises.
Genève (Suisse, ONU), 27/06/2025 – Depuis 2015, et à la suite de l’échec de la Révolution de Couleur au Burundi, clôturée par le coup d’État militaire manqué du mercredi 13 mai 2015, la « Croix et la Bannière » poursuit sans relâche sa guerre contre le Burundi. Elle cible spécifiquement le régime du CNDD-FDD, démocratiquement élu et au pouvoir depuis 2005.
Ce vendredi, de 10h à 10h30, Zongo Fortuné Gaetan, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’Homme au Burundi, représentant les intérêts de ces forces hostiles au pays, affronte l’Ambassadrice Nkerabirori Elisa, Représentante permanente du Burundi auprès de l’ONU, à l’occasion de la 19ᵉ réunion de la 59ᵉ session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies.
Réputé pour être un haut lieu de lobbying international, le Conseil des Droits de l’Homme est utilisé depuis 2015 par des réseaux liés à George Soros et à l’Open Society pour mener une guerre dite « humanitaire » contre le Burundi, laquelle perdure jusqu’à aujourd’hui.
Depuis le XIXᵉ siècle, le Burundi mène une guerre incessante contre cette « Croix et Bannière » [1]. Aujourd’hui, le défi majeur pour le pays est de se relever en tirant avantage de l’émergence d’un nouvel ordre mondial multipolaire. En février 2025, l’Union africaine (UA) a adopté une résolution historique, reconnaissant officiellement la colonisation européenne des XIXᵉ et XXᵉ siècles comme un crime contre l’humanité, étape essentielle vers une réparation mémorielle.
Le – Génocide contre les Hutu du Burundi de 1972 – découle directement de la colonialité, concept désignant la persistance de structures héritées du colonialisme après l’indépendance officielle. Devenu indépendant en 1962, le Burundi subit un coup d’État militaire en 1966, qui transforma l’ancienne Ingoma y’Uburundi, une dyarchie millénaire fondée sur l’Ubungoma (vérité cosmologique incarnée par le tambour Karyenda et le Mwami), en une République néocoloniale. Avec le génocide perpétré en 1972 contre les Hutu (travailleurs traditionnels burundais), c’est tout un système socio-économique traditionnel, l’Ubumu (« la chose de Maman », Mukakaryenda), qui fut anéanti pour laisser place à une économie de marché occidentale [3]. Les Hutu burundais, ciblés pour leur identité, représentaient le socle même de cette tradition économique et sociale ancestrale.
Après la guerre civile burundaise de 1993 à 2003 [4], et avec la démocratisation progressive du pays, les descendants des dirigeants d’Ingoma y’Uburundi, renversés en 1966, et les descendants des victimes Hutu du génocide de 1972 ont pu revenir au pouvoir, notamment via le CNDD-FDD. Face aux bouleversements géopolitiques internationaux depuis 2015, la « Croix et la Bannière » cherche à nouveau à modifier les rapports de force pour réintroduire au Burundi des acteurs néocoloniaux sous son influence directe…
Références :
[1] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015. (La « Croix et la Bannière » désigne l’alliance historique entre le Vatican, la France – notamment via les Pères Blancs de Lavigerie –, l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique et les États-Unis contre l’ordre traditionnel burundais depuis le XIXᵉ siècle.)
[2] Kubwayo Félix, La lente reconnaissance du génocide de 1972 contre les Hutu du Burundi : Les faits et l’exécution du génocide par le pouvoir de Micombero, Bruxelles, 2025.
[3] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[4] Nahimana Karolero Pascal, La guerre civile du Burundi (1993-2003). Face à la Globalisation Unipolaire Américaine Néolibérale, le CNDD-FDD, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.



Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Vendredi 27 juin 2025 | Photo : UN Human Rights Council






