Plus de 200 Erythréens fuient chaque jour leur pays pour rejoindre l’Ethiopie voisine en passant par une frontière ultra-sécurisée et dangereuse, affirment les Nations unies dans un rapport qui note une hausse du phénomène.
Des dizaines de milliers d’Erythréens ont déjà fui leur pays, tenu d’une main de fer par le président Issaias Afeworki. La plupart tentent d’échapper à un enrôlement militaire dont ils ne savent jamais quand il prendra fin et cherchent souvent, au bout du compte, à rejoindre l’Europe.
« Le nombre d’arrivées quotidiennes de réfugiés a augmenté depuis la première semaine de septembre », affirme le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) dans un rapport publié en octobre.
« Actuellement, plus de 200 Erythréens traversent la frontière éthiopienne tous les jours », ajoute-t-il.
Sur les deux derniers mois, plus de 3.500 Erythréens ont fui vers l’Ethiopie. Au total, le pays accueille désormais plus de 104.000 réfugiés érythréens.
Ocha n’explique pas l’augmentation des départs, mais des groupes de défense des droits de l’homme mettent en avant les difficiles conditions de vie des Erythréens sous le régime répressif d’Asmara.
Des milliers d’Erythréens fuient aussi via le Soudan, même si, affirmait l’ONU en juillet, Khartoum en aurait forcé certains à rentrer chez eux.
L’Erythrée a gagné son indépendance de l’Ethiopie en 1991, au terme d’une guerre de 30 ans. Un conflit frontalier a opposé les deux pays de 1998 à 2000 et couve toujours, utilisé, selon des analystes, par le régime pour maintenir le pays sous une chape de plomb.
L’Erythrée, dont la surface est comparable à celle de l’Angleterre, a une population de quelque cinq millions d’habitants.