Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) Pierre Claver Ndayicariye, a animé une conférence de presse le mercredi 10 décembre 2014. Cette séance était consacrée au partage d’informations utiles sur une question d’actualité à savoir l’enrôlement des électeurs. Le nombre d’inscrits s’élevait à 3 217 716, le 9 décembre 2014.

M. Ndayicariye a rappelé que le travail d’inscription des électeurs a débuté le 24 novembre 2014, est confié à 10 798 agents recenseurs et se déroule dans 3 483 centres d’inscription avec le même nombre d’encadreurs. L’importance de cette activité justifie la présence des observateurs et des mandataires des partis politiques sur les lieux d’inscription.

Des mesures ont été prises pour résoudre le problème de la carte nationale d’identité

M. Ndayicariye a fait savoir que dans le souci de cheminer avec toutes les parties prenantes, la Ceni a organisé deux réunions d’évaluation de l’opération d’enrôlement des électeurs. Ces réunions ont permis à la Ceni de capter quelques préoccupations dont les plus importantes étaient liées à la question des pièces d’identification et au taux de participation. L’opération d’enrôlement des électeurs révèle qu’il existe un bon nombre de Burundais qui n’ont pas de carte nationale d’identité.

M. Ndayicariye a ajouté que des mesures palliatives ont été prises dans le sens d’élargir la liste des pièces d’identification. La Ceni partage le constat que la décentralisation de l’octroi de la Carte nationale d’identité (CNI) a généré un certain dysfonctionnement qui a suscité des inquiétudes à différents niveaux et un sentiment de malaise. La Ceni a exhorté son personnel d’appui à la vigilance pour ne pas enregistrer des personnes qui présentent des pièces non conformes à la pièce habituellement délivrée par les services de l’état civil. Des anomalies ont été observées telles que les CNI sans cachet ou sans signature, celles dont les photos ont été détachées, celles sans empreinte digitale, etc. Certains cas de personnes qui ont tenté de se faire inscrire une deuxième fois et d’autres qui ont été surprises avec plusieurs cartes nationales d’identité ont interpellé les agents de la Ceni sur terrain. Le personnel électoral sur terrain a saisi les instances judiciaires pour investigation parce qu’il n’a pas la qualité d’officier de police judiciaire.

Les chances de voter plus d’une fois sont limitées

M. Ndayicariye a affirmé que la Ceni rassure les uns et les autres que les agents recenseurs ont fait de leur mieux pour ne pas inscrire des personnes munies de pièces d’identification douteuses. L’étape d’affichage constitue une grande opportunité pour déceler d’éventuelles tricheries. Les chances de voter plus d’une fois sont limitées par l’encre indélébile apposée sur le doigt et la carte d’électeur tamponnée avec le sceau « a voté ». Le nombre d’inscrits à l’intérieur du pays s’élevait à 3 217 716 au 9 décembre 2014 par rapport aux 4 200 000 prévus. Les chiffres des ambassades et des contingents militaires en Somalie et en République centre africaine ne sont encore acheminés. Tenant compte que nous étions à trois jours de la fin de l’opération d’enrôlement et que beaucoup se font inscrire les derniers jours, les chiffres seront satisfaisants. Ces prévisions de la Ceni diffèrent de celles de l’Institut de statistiques et d’études économiques du Burundi (Isteebu) qui sont de 4 800 000 parce que ce chiffre est une projection qui tient compte de toutes les personnes qui auront 18 ans en 2015 sur base des chiffres du dernier Recensement général de la population et de l’habitat de 2008. Ce chiffre inclut également des étrangers. Il a enfin révélé que le processus de recrutement des agents de saisie est en cours.

Ezéchiel Misigaro, http://www.ppbdi.com