Le parlement européen adoptera jeudi prochain une nouvelle résolution sur le Burundi, avec un accent particulier sur le cas de Bob Rugurika. On se souvient de la résolution qui avait été adoptée l’année dernière lors de l’incarcération de Pierre Claver Mbonimpa.

C’est est extrêmement rare que le Parlement européen adopte deux résolutions sur le même pays en l’espace de quelques mois. Pour dire que le rôle de l’Europe sur les pressions et les tensions au Burundi est à suivre avec beaucoup d’attention et surtout aux dirigeants du Burundi de ne jamais oublier qu’en relations internationales, ce sont les enjeux et les intérêts qui comptent.
Le régime de Bujumbura est dans le collimateur
Il n’est qu’un secret de polichinelle que l’Europe souhaite que les choses bougent au Burundi. La pression est passée à la vitesse supérieure. Il suffit de discuter dans les milieux très courus à Bruxelles pour comprendre le danger qui guette le Burundi. Malheureusement, nous sommes nombreux les Burundais à voir le doigt et non la la lune. Bob Rugurika diffuse une enquête bidon sur l’assassinat de trois religieuses. La justice lui demande des comptes et c’est une boîte de Pandore qui est ouverte! Cela rappelle les événements de Damas.

Au début, ce sont des jeunes qui écrivent des graffitis en ville. Le régime réagit et interdit ce qu’il qualifiait de saletés en ville. Mais les graffitis demandaient le départ du président. Il a suffi que le gouvernement s’attaque aux jeunes pour voir une rébellion se déclencher subitement et c’est devenue l’une des guerres civiles les plus meurtrières encore en ébullition. Tout simplement le président syrien s’est attaqué aux enfants au lieu de s’intéresser aux appels du pied des maîtres du monde. Et qu’en est-il des intérêts des Occidentaux au Burundi? Sont-ils assurés?

L’acharnement de l’Europe sur le Burundi est sur tous les plans. Tenez. Deux ministres belges viennent de séjourner au Burundi. Ils ont inauguré le pavage des rues à Kirundo. Ils ont parcouru le pays en voiture avec une grande équipe de journalistes et caméramen. Et pourtant, une fois de retour à Bruxelles, la télévision publique belge n’a rien trouvé d’intéressant à publier de tout le séjour des ministres belges que les images d’archives d’un certain Teddy Mazina sur « la milice Imbonerakure ». A vrai dire, des images où des Imbonerakures et des démobilisés défilent au pas militaire et en tenue de camouflage de fortune lors de la célébration de la fête de la victoire du parti! Mais le montage parle d’une milice qui pourrait plonger le pays dans une crise sans précédent. Evidemment, qui veut noyer son chien, l’accuse de rage. Et la farce sera jouée avec une communauté internationale toujours Ponce Pilate.

PARCEM dans la stratégie sophiste
J’ai suivi le reportage de la RPA de ce lundi sur la conférence animée par le président de l’association PARCEM. Faustin NDIKUMANA a insisité pour que le Burundi tremble déjà devant l’imminence d’une nouvelle résolution du parlement européen et qu’il libère sans délais Bob Rugurika! Un activiste fait bien entendu son job mais un Etat, c’est une puissance qui doit se faire respecter. Ce n’est pas par peur d’une résolution d’un parlement étranger que le Burundi doit piétiner le principe de la séparation des pouvoirs et mettre des fauteurs de troubles en liberté.

L’argument des appuis budgétaires n’est qu’un leurre. Allez vérifier au ministère des finances combien l’Union Européenne a versé au Burundi en termes d’appuis budgétaires depuis 2012? Rien! Si le pays tourne malgré tout, ce n’est pas grâce aux appuis budgétaires de l’Europe. Au contraire, ces associations qui font le relaient des messages le font avec excès de zèle car ils y trouvent leur compte: dans le mercenariat! Mais le régime de Bujumbura devrait ne plus être absent lors des débats sur cette résolution sur le Burundi. A bon entendeur!