A moins de trois mois de la présidentielle et alors que le pays se déchire sur une éventuelle troisième candidature du président Pierre Nkurunziza, les anciens combattants issus essentiellement de l’ancienne rébellion aujourd’hui au pouvoir, se sont invités dans le débat. Mardi, plus de deux cents représentants des anciens combattants démobilisés ont lancé une véritable déclaration de guerre à l’opposition et la société civile burundaises qui refusent farouchement la candidature Nkurunziza.
Les anciens combattants venus des 17 provinces du Burundi se sont retrouvés dans un grand hôtel de Bujumbura, mardi. Une manière sans doute de défier l’opposition et la société civile burundaises sur les terres d’une capitale qui leur est largement acquise. Ces groupes de démobilisés ont gardé des structures quasi-militaires et ils sont très redoutés surtout dans les zones rurales.
Cette fois, ils sont venus dans la capitale pour faire passer un message très clair aux citadins : « Nous, les anciens combattants, nous savons que nous avons voté pour le président en 2010. Pour 2005, nous assurons qu’il a été élu par les députés et les sénateurs, que nous n’avions pas mandaté », explique Moïse Bukuru, leur président.
L’opposition et la société civile burundaises menacent de descendre dans la rue dès que le président Pierre Nkurunziza annoncera son intention de briguer un troisième mandat lors des présidentielles de juin. Là aussi, les anciens combattants ont un message tout aussi clair : « Nous mettons en garde les politiciens et les associations de la société civile qui se cachent derrière la question d’un deuxième mandat du chef de l’Etat pour déstabiliser le pays et appeler la population à manifester. Nous leur prévenons que nous ne leur laisserons pas de répit ».
Que comptent-ils faire ? Qu’en est-il des informations faisant état de distribution d’armes au sein de ces groupes très encadrés par le parti au pouvoir au Burundi ? Leurs leaders ont refusé tout net de répondre aux questions des journalistes, mais le gouvernement burundais a déjà prévenu à plusieurs reprises que les sympathisants de Nkurunziza étaient prêts à descendre sur la capitale pour des contre-manifestations.