A l’approche des élections, certains médias excellent dans le montage des rumeurs et dans la manipulation. Il en est de même de certains politiciens qui espèrent profiter des messages alarmistes pour gagner la sympathie du peuple et provoquer le changement.
C’est ainsi que d’une part, Hussein Radjabu utilise la stratégie du génocide pour s’attirer la sympathie de Kigali et obtenir plus de Burundais qui empruntent le chemin de l’exil. Les Burundais sont déjà habitués à ce genre d’alertes au mois d’avril, car le Rwanda et la communauté internationale commémorent le génocide des Tutsis. Notez qu’on ne parle plus des Hutus modérés tués dans cette apocalypse rwandaise! Radjabu a fait le spectacle du déjà vu en alertant l’opinion nationale sur une prétendue préparation de génocide au Burundi. Contre les Tutsis? Et pourquoi? Le même piège a été tendu par les activistes de certaines organisations de la société civile burundaise l’année passée. Et c’était en avril.
Hussein Radjabu qui sort de prison sort du silence pour accabler ses anciens compagnons de rébellion devenus des ennemis jurés. Qu’il les accuse aussi gratuitement, c’est de bonne guerre. Il oublie cependant que les choses sont en train d’évoluer autrement car la communauté internationale commence à comprendre que ceux qui accusent le pouvoir et les Imbonerakure de préparer le génocide, sont ceux-là d’où sont attrapés les gens qui se livrent à des entraînements militaires! Et Radjabu fait semblant de faire croire que la communauté internationale ignore encore l’identité ou les commanditaires de l’attaque de Cibitoke. Si elle accuse le gouvernement d’exécutions sommaires des combattants, c’est parce qu’elle n’a pas digéré que la force de défense burundaise se montre aussi impitoyable envers les aventuriers. Mais la leçon a été comprise et ceux qui préparent une autre attaque à la faveur de l’annonce du nom du candidat du parti au pouvoir sont de plus en plus isolés. La communauté internationale se désolidarise de toute action violente. Mais la prison, ça affecte l’homme!
Radjabu sollicite l’appui du Rwanda pour intervenir en prétendant arrêter un génocide au Burundi mais oublie que ce genre d’aventures n’est possible sans la complicité de la communauté internationale. Ne soyez pas surpris si vous voyez bientôt le Rwanda retirer tout appui au HCR dans son plan de présenter le Burundi comme un pays au bord du gouffre. Même les Burundais qui ont été payés dans les camps provisoires pour accabler les Imbonerakure regrettent et souhaitent le retour. Les autorités rwandaises bloquent encore le mouvement de rertour en masse mais ils ne pourront plus une fois que la proclamation du candidat du parti au pouvoir va se passer sans incident majeur.
D’autre part, le journal Iwacu d’Antoine KABURAHE, vient d’annoncer que les formations que les militaires américains donnaient aux contingents burundais devant se rendre en Somalie ou RCA ont été suspendus. C’était effectivment le voeu de Human Rights Watch qui soutient corps et âme les rapports des activistes comme Ninanahazwe Pacifique, Pierre Claver Mbonimpa ou la Radio RPA.
ll faut reconnaître que l’ambassadeur américain au Burundi avait annoncé cette mesure de suspension de cette aide lors d’une rencontre avec le chef de la diplomatie burundaise. Mais la suspension ne concernait pas tous les bataillons burundais mais seulement ceux qui ont été cités dans les rapports de HRW. Entre une décision et sa mise en oeuvre, il peut se passer bien des rebondissements ou des ajustements selon les réactions des parties au partenariat !
Nous disons que l’article d’Iwacu est un canular car si vous vérifiez à Bujumbura à l’hôtel Club du Lac Tanganyika ou au Best Outlook Hotel, les instructeurs américains sont présents. Ils poursuivent les formations comme si de rien n’était. La rotation des militaires burundais ne souffre d’aucun retard.
Il faut dire que l’annonce de la décision de suspension des formations aurait suscité des protestations au sein des militaires américains et certains sénateurs américains se seraient opposés en faisant remarquer que les militaires burundais méritent ce genre d’appui car leur travail est très apprécié sur terrain. Un sénateur américain qui a rencontré le président Nkurunziza dernièrement aurait confié être fier du job fait par les militaires burundais: « Vous avez réussi là où nous avions échoué! Chapeau! » On se souvient que même Samanta Power a comparé le président Nkurunziza à Georges Washington!
Dans une lettre que John Kerry a adressée au Président Nkurunziza tout récemment, il a salué la participation des militaires burundais dans l’AMISOM et a réitéré l’appui des USA. Il a exhorté le Burundi à oeuvrer pour la paix et la stabilité en organisant des élections crédibles. S’il a fait part des préoccupations concernant la mise en oeuvre des accords d’Arusha, il n’est pas allé jusqu’à menacer d’arrêter la coopération militaire. Au contraire! Mais ceux qui produisent des rumeurs, ont l’inspiration de Lucifer: ils oublient que le mensonge emprunte l’ascenseur tandis que la vérité choisit les escaliers!
Paul Sorongo