Câble confidentiel du BNUB : est pris qui croyait pendre le Burundi !
par Webmaster ⋅ jeudi 17 avril 2014
« Il sera difficile pour Parfait Onanga ou encore moins Paul Dobbie, The UN Burundi Security Advisor, de regarder tout droit dans les yeux les Burundais après les accusations de mauvais goût sentant le roussi que l’Institution dont il a la direction a diffusé sur le Burundi le 3 avril courant. Il faut noter que ces gens sont sans scrupules. Ils sont capables de sacrifier tout un peuple pour des intérêts égoïstes. Tous les burundais épris de paix et de sécurité sont en train de les vomir en moment »
L’opposition et les détracteurs du régime de Bujumbura se sont frottés les mains trop tôt à l’annonce d’un câble confidentiel du BNUB au Secrétaire Général de l’ONU faisant état d’une distribution des armes aux jeunes affiliés au parti au pouvoir, les IMBONERAKURE.
D’aucuns ne donnaient pas cher la peau du président Pierre Nkurunziza étant donné que le BNUB venait de confirmer les accusations de risques de massacre et de génocide. Le montage du serviteur des intérêts de l’opposition radicale du Burundi au sein du BNUB avait bien fonctionné. Mais le succès fut de très courte durée et surtout très dommageable pour le Burundi. Il est désormais coincé dans son propre piège celui croyait pendre le Burundi.
Le document dit confidentiel daté du 3 avril 2014 a été adressé aux départements des affaires politiques et du maintien de la paix de l’ONU, ainsi qu’aux envoyés spéciaux pour la région des Grands Lacs des Nations unies et des Etats-Unis. Il a été exploité au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Les informations de distribution d’armes ont surpris et préoccupé le secrétaire général de l’ONU, monsieur Ban Ki-moon. Immédiatement, il a multiplié les démarches, comme l’a expliqué lors du point de presse quotidien à New York son porte-parole Stephane Dujarric. Monsieur Ban Ki-moon a contacté le Président Pierre Nkurunziza ainsi que son Premier Vice-président, Prosper BAZOMBANZA. Les deux ont traité les accusations d’archifausses.
Le secrétaire général de l’ONU en a par ailleurs parlé avec des chefs d’Etat de la région, le Sud-Africain Jacob Zuma et le Tanzanien Jakaya Kikwete. C’est pour rassurer le Burundi que Ban Ki-moon a décidé d’envoyer Adama Dieng, son conseiller spécial chargé de la prévention des génocides. Le pot aux roses a alors éclaté entre les mains du cadre du BNUB qui n’avait fait qu’endosser follement les accusations mensongères de l’ADC IKIBIRI.
Le Burundi exige les preuves ou le départ du cadre du BNUB
Les accusations contenues dans le câble confidentiel étaient très graves. C’est pourquoi le Gouvernement du Burundi s’est mobilisé pour démentir et se tailler en quatre pour dénoncer avec la dernière énergie « les esprits malveillants » qui ne visent qu’à nuire.
Lors de sa rencontre avec les membres du corps diplomatiques et consulaires accrédités à Bujumbura, le Premier Vice-Président de la République n’est pas allé par quatre chemins pour déclarer : « Il s’agit des allégations véhiculées par une certaine opinion tendant à faire croire qu’il y aurait des actions de préparation d’un génocide au Burundi d’une part, et qu’il y aurait distribution d’armes à une certaine catégorie de la population d’autre part, avec la complicité des forces de défense et de sécurité. »
Et de déclarer : « Une autorité parmi vous a diffusé cette rumeur de mauvais goût qui est parvenue au siège des Nations Unies. Le Gouvernement du Burundi lui demande d’en donner les preuves, pour lui permettre de sévir contre les auteurs, brebis égarées s’il y en a, ou à défaut de se rétracter officiellement et d’en informer l’opinion internationale abusée. (…) Le Gouvernement demande à quiconque détiendrait une information ou un signe d’armement de la population civile de le porter à sa connaissance, preuves à l’appui, au lieu d’intoxiquer la communauté internationale avec les fâcheuses conséquences que cela comporte sur le vécu quotidien d’une population qui panse encore les plaies laissées par des années de guerre. »
Le ton était donné et les mots étaient forts dans les oreilles des diplomates. Les ambassadeurs d’Afrique du Sud et d’Ouganda ont encouragé le Burundi à ne pas s’arrêter en cours de lutte et accepter que l’affaire se termine en queue de poisson. Les deux diplomates ont fait remarquer que le cadre du BNUB s’en était pris à la souveraineté nationale comme si le Burundi était un Etat sous tutelle.
L’ambassadeur de Russie a souhaité que le BNUB fournisse les preuves en rappelant que ce genre d’actes peut inciter la population à la panique et au soulèvement afin de renverser un régime démocratiquement élu ! Il a rappelé que depuis la résolution 2137 du Conseil de Sécurité de l’ONU, la transition du BNUB vers une équipe pays a été amorcée et il était impensable qu’un cadre du BNUB envoie un document qui n’ait été discuté ni avec les membres du comité de pilotage de cette transition et ni avec les autorités burundaises. Bref, c’est un mépris et une mauvaise foi qui appellent des explications quant aux motivations et aux objectifs visés.
Le BNUB y laisse beaucoup de plumes
La meilleure défense c’est l’attaque, dit-on. Devant la virulence du Gouvernement burundais comme un fauve blessé, le représentant de l’Union Africaine, celui de l’Union Européenne et l’ambassadeur de France ont reconnu que le pays est en paix et qu’il n’y a aucun risque de génocide. Ils ont appelé à l’apaisement des relations entre le Burundi et l’ONU. C’est à quoi le Premier Vice-Président de la République a répondu : « Nous n’avons aucun problème avec l’ONU. Nos relations sont très bonnes et nous sommes très reconnaissants pour les appuis de l’ONU dans le cadre de la consolidation de la paix. Nous gardons le cap sur la mise en application de la feuille de route de Kayanza et nous comptons sur l’ONU pour la réussite des élections de 2015. Notre unique préoccupation, c’est le comportement d’une autorité précise du BNUB qui a signé par ordre un document qui contenait des informations fausses. »
Au siège de l’ONU à New York, les choses bougent dans le sens favorable au régime de Bujumbura. Les diplomates parlent clairement d’une intoxication délibérée de l’opinion internationale par un cadre du BNUB qui s’est dangereusement écarté de sa mission. D’aucuns redoutent que les Burundais ne cultivent un sentiment de méfiance envers l’ONU. D’autres souhaitent que décembre 2014 arrive vite pour que le BNUB plie enfin bagage.
Le Gouvernement du Burundi a très bien fait de prendre le BNUB au mot et d’exiger des preuves. Nul l’ignore que le Secrétaire d’Etat américain Collin Power a avancé les accusations d’armes de destruction massive pour renverser Saddam Hussein. Et la suite ?
Avant le génocide du Rwanda, le général canadien Roméo Dallaire a envoyé (en janvier 1994) un fax qui signalait des préparatifs d’un génocide. Cela ne l’a pas empêché d’accepter que la MINUAR se retire du Rwanda et abandonne le peuple rwandais à la merci des INTERAHAMWE et des combattants très vindicatifs du FPR.
Il faut dire que quand de faux rapports parviennent au Conseil de Sécurité et annoncent une catastrophe de l’ampleur d’un génocide, ce n’est plus le moment de faire dans la dentelle. Les enquêtes internationales dans ce genre de situations deviennent des manœuvres dilatoires et il faut les rejeter et surtout concentrer plus d’attention et de moyens à la sécurité des personnes et des biens, surtout au niveau des sites des déplacés et des rapatriés qui peuvent servir de sacrifices sur l’autel des leaders de l’opposition aux abois. Le sens de responsabilités, la discipline, le respect de la loi et le rejet de la violence doivent être des règles d’or.
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