Burundaises, Burundais,
Amis du Burundi,

1. Nous commençons par rendre grâce à Dieu Tout Puissant qui nous a gardés en vie jusqu’à ce jour, et Nous Lui demandons d’être constamment à nos côtés dans la mise à exécution du projet de société élaboré pour ce mandat de cinq ans et pour lequel nous avons été réélu et investi pour continuer à conduire les destinées de la nation burundaise. Qu’honneur soit rendu à notre Dieu.

2. Vous avez participé aux élections dans leur ensemble, et tous les scrutins se sont bien déroulés, libres, transparentes et sans pression aucune.

3. Nous vous réitérons donc nos remerciements et les exprimons du fond de notre cœur, car vous avez replacé votre confiance en nous ; vous avez compris et bien apprécié notre programme politique et projet de société, et vous nous avez réservé la première place au milieu des concourants en lice pour la victoire.

Burundaises, Burundais,
Amis du Burundi,

4. Maintenant que les élections sont toutes terminées, les spéculations sur le fait d’avoir voté pour nous ou pour quelqu’un d’autre se sont arrêtées avec le 21 juillet. C’est maintenant les temps nouveaux de travailler ensemble pour notre pays, soutenir les Institutions démocratiquement élues et mettre à exécution le programme politique pour lequel vous nous avez élus. Celui-ci s’articule essentiellement autour de la consolidation de la paix, de la justice et de la sécurité ; le renforcement de la bonne gouvernance fondée sur la démocratie ainsi que le développement intégral et durable.
5. Nous l’avons survolé lors de notre investiture, et nous demandons aux membres du Gouvernement nouvellement nommés de le finaliser, de l’expliquer à la population, de le mettre en œuvre et de faire en sorte qu’il aide les citoyens à réaliser leurs propres projets inspirés de ce programme.

6. Comme vous le savez bien, la sécurité est le socle de tout. Nous allons donc consolider la paix et la sécurité, et nous comptons contrecaler les mobiles et les actes qui seraient de nature à les perturber, qu’ils soient endogènes ou exogènes. Nous demandons aux Forces de Défense et de Sécurité de rester vigilants et qu’aucun ennemi de la paix et de la sécurité ne parvienne à leur échapper.

7. Nous allons apprendre aux comités mixtes de sécurité des stratégies qui les aideront à mieux travailler en respectant la collaboration entre la population, les Forces de l’Ordre, les cadres judiciaires et les responsables administratifs à tous les niveaux.
Nous poursuivrons la formation civique et patriotique pour convaincre la population à constituer un front dans la sauvegarde de la paix et de la sécurité chacun dans son quartier ou sur sa colline.
Dorénavant la jeunesse va recevoir une formation de base pour le renforcement de l’esprit patriotique dans le cadre du service civique obligatoire, surtout les étudiants des Universités.
8. Il est demandé à ces Comités de Sécurité de travailler nuit et jour pour que les groupuscules qui s’improvisent avec des mobiles de commettre des assassinats pour semer la panique puissent être démantelées endéans deux mois seulement, tout spécialement dans la ville de Bujumbura. Nous lançons un appel à toute la population burundaise afin qu’elle collabore avec les Forces de l’Ordre en vue d’atteindre cet objectif.

9. Nous allons poursuivre le programme de désarmement de la population civile, le renforcement des capacités des Forces de l’Ordre et l’octroi des moyens matériels en quantité suffisante et en quantité afin qu’elles puissent protéger le territoire national et de poursuivre la mission de maintien de la paix et de la sécurité dans d’autres pays.

10. Pour que la paix, la sécurité et la justice continue à régner dans tout le pays, nous poursuivrons la réforme de l’institution judiciaire, l’équipement des tribunaux et parquets car Nous voulons que la justice travaille bien et en toute indépendance, mais dans le respect de la loi. Quant aux lois nationales en rapport avec la justice ou d’autres domaines, leur rédaction continuera à être faite en kirundi. Nous poursuivrons également l’action de faire correspondre les lois avec la situation réelle du moment, et Nous ferons respecter les équilibres ethniques prévus dans la Constitution de la République du Burundi.

11. Dans le but de renforcer la discipline dans les rangs des Forces de Défense et de Sécurité, Nous allons demander aux juristes de nous aider, en cas de besoin, à réviser certaines dispositions du Code Pénal pour proposer des punitions exemplaires à l’encontre des gens de cette institution qui se rendront coupables des crimes de meurtre ou d’assassinat en se servant des armes destinées à protéger la population.

Burundaises, Burundais,
Amis du Burundi,

12. En ce qui concerne la bonne gouvernance fondée sur la démocratie, Nous poursuivrons la consolidation d’une gouvernance qui met en avant le bien-être de la population et une sensibilisation adaptée pour que les citoyens fassent leur cette démarche. Nous pratiquerons une politique de l’emploi fondée sur les qualifications et les compétences en veillant à ce que les femmes et les jeunes soient représentés dans tous les secteurs de la vie nationale ; Nous allons également inciter les chefs de services à servir d’exemples dans le respect de la loi et des institutions du pays ainsi que le respect et la promotion des droits de l’homme.

13. Dans l’objectif que Nous nous sommes fixé, Nous donnerons à chaque Commune 500 millions de Francs burundais par an en vue de lui permettre l’organisation des activités de développement dans les mêmes conditions. Dans le but de protéger l’environnement, il sera aménagé dans chaque commune un domaine supérieur ou égal à 50 hectares où seront plantés des arbres de différentes sortes.

14. Nous commencerons à mettre en application le programme de l’harmonisation des salaires à partir de l’année prochaine (2016) et le Gouvernement décaissera à cette fin 80 milliards de Francs burundais, c’est-à-dire 20 milliards par an.

Burundaises, Burundais,
Amis du Burundi,

15. En matière de développement intégral et inclusif, nous allons élaborer et mettre en œuvre un nouveau Cadre Stratégique de Croissance et de Lutte contre la Pauvreté ; nous veillerons à expliquer à la population la politique fiscale, le bien fondé de payer les taxes et les impôts ainsi que les procédures fiscales. À ceux qui se rendent coupables de corruption, de détournent et à ceux qui refusent de payer les impôts, des sanctions seront appliquées sans tergiversation en suivant le principe de la « tolérance zéro ».

16. Nous allons faire examiner en profondeur comment mettre sur pieds une commission chargée des ONGs nationales et internationales, de les agréer et de faire le suivi sur la manière dont elles font leur travail : il est démontré qu’un certain désordre existe dans ces organisations. [Retour ligne automatique]
Cette commission fera le suivi des réalisations de ces ONGs afin que leur apport au développement du pays soit plus visible et qu’il augmente conformément aux nouvelles dispositions réglementaires qui vont être bientôt définies. Les financements de ces organisations devront passer par des canaux bien connus et servir à des fins auxquels ils avaient été destinés. Au cas contraire, les lois et règlements seront appliqués, et celui qui les aura enfreints, qui qu’il soit, sera sanctionné.

17. Nous allons poursuivre la révision des Lois et à prendre des mesures de nature à améliorer davantage le climat des affaires en faveur des investisseurs qui s’intéressent aux secteurs du commerce, de l’industrie et d’autres secteurs jusqu’ici inexploités tels que la recherche scientifique, le tourisme, le sport et l’athlétisme, etc. Nous allons promouvoir la culture nationale, créer des centres culturels tout près des monuments et sites historiques du pays, faire la promotion du tambour du Burundi surtout que, aujourd’hui, il est inscrit dans la liste du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO.
18. Nous avons déclaré que l’administration et la justice doivent protéger les biens de ceux qui ont fui le pays. Nous demandons donc que la Commission Nationale Terre et autres Biens (CNTB), comme on se l’est convenu dans l’Accord d’Arusha, se remette au travail pour rétablir dans leurs droits ceux qui ont été victimes d’injustices foncières, et qu’elle le fasse avec amour. Ceux qui ne seront pas satisfaits des décisions prises voudront bien saisir la Cour Spéciale des Terres et autres Biens.
19. Nous renforcerons la recherche relative aux minerais, aux hydrocarbures et autres richesses du sous-sol burundais, car il est apparu que ces secteurs ne sont pas encore assez développés, alors qu’ils seraient d’un grand secours dans le développement durable que nous cherchons.

Burundaises, Burundais,
Amis du Burundi,

20. Pour parvenir au développement durable, Nous allons nous atteler aux travaux communautaires plus que par le passé : nous continuerons à construire des écoles, des centres de santé, des hôpitaux, des terrains de jeux, des bureaux pour les Administrateurs Communaux, les Gouverneurs etc. ; tracer les courbes de niveaux, réhabiliter ou tracer les pistes rurales, aménager les sources d’eaux potables, etc. Nous placerons au premier plan ces activités, et nous allons augmenter les moyens financiers destinés à les appuyer. Les Associations et Confessions religieuses qui ont inscrit à leur agenda de telles activités rassemblant leurs adhérents bénéficieront eux aussi de notre soutien. Des prix seront prévus pour récompenser les Communes qui se seront démarquées le plus dans les travaux communautaires.

21. Nous allons redoubler d’efforts dans la mise en application des mesures prises en rapport avec la construction des villages. Dans ces villages, il sera construit des écoles, des centres de santé ; des points de loisirs seront aménagés, et des écoles techniques seront installées pour la formation professionnelle des jeunes. Des robinets d’eau potable seront également implantés.

22. A propos de ce même projet, Nous continuerons à encourager les burundais pour qu’ils s’installent dans les villages, et Nous allons appuyer ceux qui vont y adhérer en leur octroyant des tôles. Toutefois, seuls ceux qui auront construit en briques cuites bénéficieront de l’éclairage par énergie solaire. Nous demandons alors à toute personne désireuse de construire sa maison de faire en sorte qu’il soit bénéficiaire de l’éclairage à énergie solaire.

23. Un proverbe Kirundi le dit bien, « c’est l’union qui fait la force ». Nous allons mobiliser la population à se regrouper en associations d’auto-développement dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, du commerce, de la santé ; le même esprit les guidera dans la solidarité envers les vulnérables et les orphelins, et dans d’autres projets. Nous allons les appuyer de façon spéciale en leur donnant des facilités en matière de taxes et impôts.

24. On va distribuer du bétail de race améliorée dans plusieurs ménages en vue d’accroître le rendement. Ce sera le cas pour les bovidés, les ovidés, les porcins, etc. Priorité sera accordée également aux cultures vivrières telles que le riz, le haricot, le maïs, la pomme de terre, le bananier, le manioc, le palmier, sans oublier les légumes et les fruits. Les petites unités de transformation, spécialement dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage seront multipliées. Nous allons poursuivre la distribution de l’eau potable, et par ailleurs, l’eau c’est la vie.

25. Concernant les nouveaux bâtiments, il y aura construction d’un nouveau palais présidentiel où travailleront également les services directement attachés à la Présidence de la République ; les travaux vont commencer très prochainement.

26. Dans l’optique de la Vision Burundi 2025, la construction d’un palais du Parlement et du Sénat va débuter dans la Province de Gitega ; il en va de même pour la construction de l’aéroport de Bugendana dans cette même Province.

27. Nous allons réhabiliter les centrales et poursuivre la construction des barrages hydroélectriques en cours sur les rivières Mpanda, Kaburantwa, Jiji et Murembwe, et partout ailleurs où le besoin se fera sentir selon la demande des travaux sur les lieux.

28. Nous poursuivrons la construction et la réhabilitation des routes asphaltées et entretenir les pistes rurales à l’intérieur du pays. Nous envisageons également construire le chemin de fer à partir de Gitega en passant par Musongati, continuant sur Makamba, jusqu’à Kigoma en Tanzanie.

29. En ce qui concerne les relations internationales, nous respecterons les conventions internationales que le Burundi a ratifiées, en renforçant les bonnes relations, la fraternité, le bon voisinage et les programmes de coopérations internationales avec les pays de la Sous-Région, en particulier les pays limitrophes.

30. Nous voudrions vous inviter à respecter et à écouter vos élus, depuis la base jusqu’au sommet de l’Etat : mettez-vous d’accord en mettant à exécution les projets qui ont eu votre aval et que, à la fin des cinq ans qui viennent, nous puissions nous féliciter du pas franchi en matière de développement, et de notre contribution dans la bonne renommée que notre pays aura reconquis dans le concert des Nations.

31. Pour terminer, Nous réaffirmons notre conviction devant le peuple burundais et la Communauté Internationale qu’après les élections, la paix, la sécurité et le développement vont couvrir tout le Burundi.

Ne courons pas après des richesses exagérées, remplies de pièges pour nourrir la haine entre les frères burundais ; nous allons nous contenter du juste nécessaire, bien acquis. Nous serons contents d’avoir peu de biens, mais remplis de bénédictions, et qui font que les Burundais continuions à nous aimer comme des frères, partageant les joies et les peines, au lieu de chercher beaucoup de choses inutiles.

QUE DIEU VOUS BENISSE
JE VOUS REMERCIE

source: http://www.pierrenkurunziza.org