Le cnared a chanté « victoire » pour le seul fait d’avoir rencontré le facilitateur, Mkapa. Alors nous avons compris à quel degré de désespoir cet ensemble disparate était arrivé. En fait, cette rencontre a été comme une goutte d’eau sur la langue d’un moribond. Car le Cnared est né malade, d’ailleurs comme son prédécesseur Ikibiri, dont on ne sait plus rien; est-il mort, s’est-il métamorphosé…. ? Le premier problème est juridique: le CNARED n’a pas de carte d’identité, il n’est enregistré nulle part, ni en Europe, ni au Burundi. Il agit comme ses couples de fait (abacikiranye) qui demandent des droits réservés aux mariés.

Dans le droit universel, les associations de fait, sans acte notarié de naissance, ne peuvent jamais agir comme groupe (personne juridique), mais agissent comme individus qui le composent (en ce cas, les partis politiques qui en font partie). L’Etat du Burundi a totalement raison d’inviter les partis politiques et non le CNARED. Nous défions le CNARED d’acheter une maison, même en Belgique en son nom. Il ne peut pas l’avoir, à moins qu’il ne se soit déjà enregistré chez le notaire comme association, et ensuite reconnu par l’autorité belge. En bref, le CNARED n’existe pas, c’est une illusion.

Le deuxième problème du Cnared est qu’il est une caverne de menteurs. Bien que l’assemblage cnared soit éclectique, le groupe se réduit à deux composants de base: les frondeurs hutu, aigris contre le président Nkurunziza et les extrémistes tutsi qui sont prêts à dévorer tous les hutu (les « amis » frondeurs compris). Les frondeurs ont cette naïveté native doublée d’une candeur d’âme, qui leur font croire qu’en s’associant avec les extrémistes tutsi, ils pourront récupérer quelque chaise où poser le fonds de leur dos.

Les extrémistes tutsi, selon leur tactique millénaire, se cachent derrière ces figurants, pour arriver à une position favorable, qui leur permettra de TOUT prendre. En effet, la manie des tutsi de se cacher est bien connue; on raconte que quand ils marchent à deux sur la route, loin des oreilles indiscrètes, ils vont tout de même s’isoler dans un caniveau, pour parler d’un sujet important (kubonana)! Au Cnared, Hutu et Tutsi se mentent; ils n’ont pas le même objectif, à part le départ de Pierre Nkurunziza; c’est d’ailleurs l’unique chose qu’ils demandent; après ils devraient régler les comptes entre eux, et l’on sait qui deviendra la proie.

Le troisième problème du Cnared est qu’il est un papier d’emballage du MSD de Sinduhije et du mouvement (Forebu?) de Buyoya. En effet, selon l’adage burundais nyen’imbugita ni uwuyifashe ikirindi (le couteau appartient à celui qui le tient du côté du manche), seul Sinduhije contrôle les milices armées Sindumuja (devenues Red-Tabara) qui font les attentats, et Buyoya est derrière l’autre milice qui sévit à Bururi, le Forebu. Et les Hutu, que contrôlent-ils ? Rien !

Sinduhije et Buyoya ont besoin (pour le moment) du Cnared, parce qu’il couvre leurs activités de terroristes, en mettant devant la scène du monde ces Hutu qui n’ont pas de sang sur les mains (Rufyikiri, Minani Jean, Ntibantunganya, Domitien), et ceux-ci s’en accommodent parce qu’ils croient que c’est une promotion.

Il reste à savoir si le Cnared survivra et s’il survit, s’il sera reconnu, et s’il est reconnu, quel poids il aura, n’ayant pas de base électorale. Le Cnared fera tout pour éviter les élections, d’où leur requête permanente d’un gouvernement de transition.

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