En 1966 des Hima Burundais principalement des officiers militaires formés à Sant Sir en France ont mis fin à la Monarchie du Burundi, avec l’aide de la France et de la Belgique par un Coup d’Etat militaire. Les Burundais ont mis plus de 40 ans pour se défaire de cette dictature. Le fait le plus grave pendant cette période fût le génocide de 1972 non encore reconnu à ce jour. Plus de 300.000 Hutu furent massacrés avec des appuis logistiques occidentaux, des centaines de milliers d’autres contraints à l’exil spoliés et traumatisés.
La communauté internationale s’est toujours invitée dans les affaires du Burundi pas nécessairement pour son bien. Dans l’ouvrage Burundi 1972, au bord des génocides pp 410 – 413, nous lisons que « sur le plan militaire, l’embarras est plus grand, Paris a toujours accepté d’assurer l’approvisionnement de l’armée burundaise en minutions,… les deux hélicoptères Alouettes III, gracieusement offerts (sic) par la France au Burundi, ont arrosé de mitrailles des dizaines de villages hutu ». Au moment venu, le rôle de la France dans cette affaire devra être tiré au clair.
Aujourd’hui après s’être invité en 1972 lors du génocide, Paris s’invite à nouveau et exhorte la communauté internationale à s’ingérer au Burundi et à agir (sic). Régulièrement la France propose des résolutions anti-Burundi aux Nations unies afin qu’une guerre humanitaire puisse y être menée à défaut d’une implosion éventuelle qui serait provoquée par une révolution de couleur.
Heureusement, ces résolutions de tendance néocoloniale sont systématiquement aussitôt écartées par les autres Nations qui n’adhèrent pas à cette vision française, qui tendrait à vouloir recoloniser l’Afrique. La sincérité de la France ne sera prouvée que le jour où elle acceptera de laisser ses anciennes colonies d’Afrique battre monnaie. Nul n’ignore que battre monnaie c’est le premier symbole fort pour attester son indépendance et assoir sa souveraineté.
Le paradoxe reste le cas du Burundi, pendant la longue période que se sont succédés les régimes militaires dictatoriaux, des fonctionnaires internationaux pavoisaient et leur silence était assourdissant. Des pogroms ont été faits en 1965, 1969, 1972, 1988, 1993 avec des centaines de victimes directes et indirectes mais personne ne les a entendu parler. Depuis 2005 que les Burundais démocratiquement se choisissent leurs dirigeants, des fonctionnaires internationaux aidés par leurs suppôts locaux nostalgiques de ce passé douloureux pour le reste des Burundais, produisent pratiquement chaque mois des rapports faisant l’apologie du génocide, une forme d’incantation obscène afin de susciter par inadvertance ce fléau qui pourrait emporter des centaines de vies humaines encore une fois. Apparemment, le sang doit couler quelque part, serait-il pour eux comme un besoin vital ?
Des membres de la Ligue Iteka ont inspiré un rapport à la FIDH alarmant sur le Burundi, de même nature que celui qui avait été produit comme prélude et prétexte pour la destruction de la Libye. Il est devenu clair que le but recherché, c’est de semer le chaos au Burundi, lequel va produire des morts massivement et la destruction des quelques infrastructures que les Burundais ont érigé lors des travaux communautaires sans l’aide de ces néocoloniaux.
Il est aussi devenu évident que ces organisations ne défendent en rien les Droits de l’homme car à partir du moment qu’elles compromettent le droit à la vie et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes quel autre droit peuvent-elles encore défendre ? Partant de cela, il nous revient de comprendre que dorénavant nous devons scruter scrupuleusement ces rapports qu’elles produisent, les analyser, identifier leurs réelles motivations et les consigner, si d’aventure au Burundi, une hécatombe comme celles que nous avons connues les années pénibles de la dictature se reproduit à nouveau, ces rapports seront le point de départ pour exiger que justice soit rendue. Les fonctionnaires qui auront induit en erreur les décideurs de ce monde devront individuellement en répondre car jusqu’à aujourd’hui, à part des regrets que nous entendons, ici et là, personne n’a été rendue responsable de la destruction de l’Irak et de la Libye.
Certains Français n’ont pas encore dit leur dernier mot, surement qu’ils ont encore d’autres cartes à abattre pour définitivement se débarrasser du régime démocratique en place au Burundi et lui imposer à nouveau une dictature hima comme en 1966, vœu auquel aspirent certains politiciens Francophones Belges qui ne s’en cachent plus.
A l’issue de cet imbroglio et tenant compte de tous ces actes inamicaux qui sont régulièrement posés par les ténors de la francophonie, il faudra que réellement le Burundi évalue son appartenance à cet espace et décide pour son intérêt ce qu’il y a lieu à faire.
Mbonihankuye Polycarpe