EAC : Réunion de travail à Kampala sur la prévention et la lutte contre la cybercriminalité – Daniel Kabuto
Depuis le 27 mai 2014, les délégués des cinq pays de l’EAC ainsi que des experts de Côte d’Ivoire, du Nigéria, de la Convention de Budapest sous les auspices de l’ONU (Organisation des Nations Unies pour la lutte contre le crime et la drogue) et du Commonwealth, se réunissent à Kampala, à l’hôtel Munyonyo Resort pour pencher sur la cybercriminalité.
Comme l’a déclaré madame Hodan ADDOU, représentante de l’ONU en Ouganda, dans son mot de bienvenue, la cybercriminalité est un phénomène qui préoccupe le monde entier. Dans l’EAC comme dans bien des pays africains, les criminels sur la toile mettent à rude épreuve les opérations bancaires, exploitent le harcèlement en ligne, font de l’arnaque, piratent les adresses électroniques et visent les jeunes garçons et filles pour la pédophilie. Il faut un engagement des gouvernements en matière de partage des informations, former des équipes et unités spécialisées dans la lutte contre la cybercriminalité, harmoniser les cadres juridiques et viser une coopération renforcée et identifier les outils et les stratégies de protection des enfants en ligne et des données comme il doit en être également pour la vie privée.Elle a promis l’appui de l’ONU dans cette lutte.
L’honorable John NASASIRA, ministre ougandais en charge des T.I.C qui a ouvert les travaux, est revenu sur les menaces que font courir les criminels du cyberespace sur les transactions bancaires. Il a donné des chiffres ahurissants sur les pertes subies par les banques ougandaises. Hélas, certaines banques ou institutions cachent les attaques ou pertes pour ne pas alarmer les clients ou partenaires!
Le ministre NASASIRA a déclaré que la cybercriminalité touche tout le monde, d’où la nécessité de mettre en place des stratégies harmonisées et une coopération à la fois au niveau régional et international. Il est revenu sur les réformes menées pour doter les
Etats des lois sur l’utilisation de l’ordinateur, sur le commerce en ligne, la signature électronique et les stratégies nationales de lutte contre ce phénomène. Il a recommandé aux délégués et aux experts d’identifier les étapes pour la mise en place des cadres régionaux de lutte contre la cybercriminalité et de proposer un plan d’actions pour le forum régional de prévention et de lutte contre la cybercriminalité.
Les travaux de la journée du 27 mai ont porté sur la nécessité et les stratégies de mise en place d’un cadre régional de protection des enfants en ligne et sur le renforcement de la coopération internationale aux fins de lutte contre la cybercriminalité et l’acquisition des éléments de preuves numériques. Il y a des exposés d’experts et des échanges sur la situation actuelle dans les pays de l’EAC et les handicaps du moment comme la sous-information ou formation des unités policières chargées de prévenir et lutter contre la cybecriminalité, l’inadaptation des structures judiciaires à la vitesse des criminels de la toile, les cadres juridiques et les coopérations entre pays qui se heurtent à des barrières de langues ou de procédures complexes etc.
Pour la journée du 28 mai, les délégués et les experts vont se pencher les programmes régionaux en matière de recherche et de formation dans le domaine de la cybercriminalité, les transferts d’argent dans l’EAC et la promotion de la coopération régionale entre les équipes d’intervention en cas d’incendies de sécurité informatique.
Il est prévu que la réunion se clôture ce mercredi 28 mai sur la mise en place d’un forum régional de prévention et de lutte contre la criminalité avec un plan d’actions et un calendrier des réunions de suivi des actions et initiatives.
Le constat est déjà unanime que les pays de l’EAC ont besoin d’être appuyés et qu’il faut renforcer la coopération internationale dans tous les domaines pour mieux traquer et arrêter les criminels sans scrupules qui veulent transformer l’Internet en repaire de malfaiteurs et de pédophiles.
Depuis Kampala,
Daniel KABUTO.