Poser la question, c’est presque y répondre. Un responsable humanitaire d’une ONG américaine quand nous lui demandions pourquoi les ONG occidentaux en coulisses en début 2014 projetaient une explosion de réfugiés en 2014-2015 en provenance du Burundi. Sa réponse fut surprenante et très étonnante : « there is more things possible in Burundi than in Rwanda ».
Il a fallu attendre 2015 pour comprendre la portée des paroles de ce éminent bien pensant du nord. Le battage médiatique du nord sur un génocide supposé éclatait(tant pis si les médias occidentaux doivent tremper dans le trafic et le recelle de fausses images pour noicir le trait en diffusant des images du pays Haoussa), le calque du Burundi sur le Rwanda de 1994 furent pour bon nombre d’observateurs avisés prémonitoires. Il fallait déshumaniser, diaboliser, puis enfin abattre le régime burundais.
Ce régime issu des élections libres et démocratiques en Afrique centrale, à côté de cette Tanzanie qui, depuis la mort de « Julie Nyerere » pratique une alternance au pouvoir quasi maîtrisé, il fallait le faire chuter ; les changements de régime sont passés par là ; ces prétendus « printemps » qui emportent des vies au lieu de les célébrer, c’est tout de même un drôle de comble !
Il fallait que le régime du rebelle que les occidentaux n’ont pas vu venir (où plutôt souhaité), tombe. Surtout que le rebelle en question a déjà montré depuis 2010 qu’il allait se défaire de la tutelle belgo-occidentale. Les contrats miniers pour lesquels ; tenez vous bien ; l’oncle Sam ayant conclu un accord secret avec la Belgique de papa, le sous sol burundais était une réserve pour plu-tard. Et ici on comprend mieux pourquoi 300000 hutu en 1972 étaient un menu fretin pour le régime Micombero pour lequel, il fallait juste gesticuler (faire l’avion au sol comme on dit dans l’ouest africain) pour se donner bonne conscience. L’on comprend mieux aussi pourquoi ni Micombero, ni Bagaza, ni Buyoya dictateurs patentés soutenu par les chantres droit-de-l’hommiste bien pensants du nord ne se sont jamais intéressés au sous sol burundais, du moins en apparence.
Avec tout cela ce n’est guerre étonnant dès lors que les médias main- stream ayant dressés un tableau prémonitoires que le @HCR puisse s’embarrasser de l’avis du gouvernement des nègres du plus petit pays d’Afrique centrale qu’un doigt couvre lorsque l’on tente de le situer sur un mappemonde. Il fallait qu’il(@burundigov) se courbe.
Et le HCR ne s’embarrasse pas non plus de continuer sur sa lancée et de prévoir 50000 réfugiés pour 2018(avant de rapatrier les 34000 avoués-inscrits). On comprend mieux l’adage de chez nous « ata gapfuye nta gakira » la quasi traduction parfaite de : » A quelque chose malheur est bon » . Des carrières internationales aux des ONGI et organismes des nations unies de tout genre se construisent sur des cadavres du tiers-monde tant pis si on participe à l’exacerbation des tensions.
Il serait dès lors étonnant que le même HCR se presse de rapatrier ces réfugiés quand bien même ces derniers le souhaiteraient. On fait mine de les enregistrer ; les rapatrier , ce sera pour plu-tard. Tanit pis s’il sont entre temps déracinés. Et n’en déplaise au ministre tanzanien de l’intérieur qui fulmine contre le machiavélique ONG ONUSIENNE. Comme le disait Jacques Chirac « Plus c’est gros plus ça passe ». Comme cet ong pro occidental qui sans sourciller déclare tambour battant qu’il y a au Burundi tenez vous bien plus de 8000 prisonniers politiques . Alors qu’en même temps la ministre de la justice clame avec des chiffres à l’appui que l’ensemble de la population carcérale est autour de 10000 individus, il y a un mensonge quelque part.
La guerre sous toutes ses formes est imposé à l’Afrique et en particulier au Burundi, le gouvernement burundais dans son entièreté doit tenir le cap, le cap vers une quatrième législature et doit se préoccuper de sa pérennité et rester soudé face à la tentation prédatrice et séculaire de l’occident. Le gouvernement burundais devrait s’atteler un peu plus à consolider la démocratie traditionnelle, celle qui voulait que quand deux familles avaient un différent choisissaient une troisième pour décanter le problème et chercher la solution commune qui agrée tout le monde.
S’atteler à ce que les jeunes s’imprègnent de ces valeurs de partage de solidarité, de la justice redistributrice. Celle qui veut que celui qui est fort n’oublie pas le faible de la Nation Burundi. Justice qui veut que l’ascenseur sociale ne soit pas en panne pour certains et en surchauffe pour les autres comme cela l’était depuis les années dictatures. Enfin cette justice qui veut que les enfants de la Nation Burundi ne meurent ensemble comme des idiots faute d’avoir su composer sans l’intervention de l’étranger. Ainsi le Nation Burundi sera immortelle.
Miburo Antoine