Trois ministres invités pour répondre aux questions des sénateurs
La séance plénière des sénateurs de jeudi 3 juillet 2014 était consacrée aux questions orales posées au ministre de l’Eau, de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme ; à celui de l’Intérieur et à celui des Télécommunications, de l’information, de la communication et des relations avec le Parlement. Chacun était invité à donner des éclaircissements sur les soucis des sénateurs sur les questions d’actualité en rapport avec les activités de son ministère.
Avant que les sénateurs présents dans cette séance prennent la parole, les présidents des commissions saisies à fonds ont été invités à lire les questions préliminaires qu’ils avaient prévues pour poser à ces ministres. Ces derniers ont, à cet effet, donné des réponses à ces questions. Ainsi, le ministre en charge de l’environnement, Jean Claude Nduwayo, a eu à répondre essentiellement aux questions en rapport avec la protection du Lac Tanganyika, de l’environnement et la lutte contre le feu de brousse.
Concernant la pollution du lac Tanganyika, il a indiqué que les principaux pollueurs sont de plusieurs ordres. Il s’agit entre autres des usines qui utilisent des produits toxiques; les ménages; les eaux pluvieuses en provenance des collines qui surplombent le lac Tanganyika ainsi que les débris végétaux, surtout les sachets, qui pullulent dans les quartiers et qui sont souvent emportés par les eaux de pluie vers le lac Tanganyika.
Certaines solutions ont été envisagées
Pour faire face à cette situation, le ministre Nduwayo a indiqué que certaines mesures ont été prises et que d’autres sont en cours de préparation. C’est entre autres la mise en place d’un laboratoire pour contrôler les eaux toxiques pronant de certaines usines pour s’assurer qu’elles sont désintoxiquées avant d’être déversées dans les pompes des Setemu (Services techniques municipaux). Le seul problème est que les activités de ce laboratoire sont parfois perturbées par le manque d’électricité.
Concernant les eaux usées en provenance des ménages, le ministre Nduwayo a souligné qu’on essaie de sensibiliser la population à être responsable et à prendre des mesures surtout en creusant des fosses septiques et les puits perdus afin que ces eaux ne se déversent plus dans le lac Tanganyika. Quant aux eaux en provenance des collines qui surplombent le lac Tanganyika, il sera question de planter beaucoup d’arbres et de haies antiérosives car l’aménagement des courbes de niveau ne suffit pas à retenir l’eau de ruissellement.
En ce qui concerne la protection de l’environnement, il a été constaté qu’il y a un déboisement anarchique des forêts et la coupe illicite des arbres aux bords des routes surtout au cours de leur réhabilitation. Ainsi, le ministre Nduwayo a indiqué qu’on envisage d’entamer une campagne de reboisement sur toutes les collines du Burundi et sur toutes les routes réhabilitées. Le ministère de l’environnement compte également sensibiliser la population ne pas couper les arbres d’une façon anarchique. Les gens qui obtiennent la permission de couper les arbres dans les domaines publics seront suivis de près car il a été constaté qu’ils les coupent sans tenir compte du code de l’environnement.
Concernant la lutte contre les feux de brousse, le ministre Nduwayo a indiqué que la seule solution est de sensibiliser la population, surtout en cette période de saison sèche, afin qu’elle sache les méfaits et les conséquences néfastes de ce genre de pratique sur l’environnement et la vie humaine.
Les manifestations sur les voies publiques et la liberté de presse ont été aussi évoquées
Le ministre de l’Intérieur, Nduwimana et celui de la Communication, Tharcisse Nkezabahizi, ont été également invités à donner des éclaircissements sur des questions en rapport avec la liberté des manifestations sur les voies publiques et la liberté de presse. Etant donné que certains journalistes passent parfois outre la loi et les règles régissant leur métier dans la diffusion de l’information, les sénateurs ont cherché à savoir ce que le ministère de tutelle préconise de faire pour redresser ces journalistes dans le but de se conformer à ces lois et au code d’éthique et de déontologie de la presse. Le ministre Nkezabahizi a indiqué qu’avant d’appliquer des sanctions on va d’abord multiplier les rencontres avec les responsables des médias. Ce sera dans le but de parler de certaines lacunes qui s’observent dans la diffusion des informations mais aussi de mettre en application les recommandations issues des différentes réunions qui ont eu lieu entre les représentants des médias, des organes de presse et de son ministère.
En fin de compte, a-t-il ajouté, si les fautes continuent à se manifester, le ministère n’hésitera pas à demander au Conseil nationale de la communication (CNC) d’appliquer les mesures prévues dans les lois qui régissent la presse et au parquet de poursuivre toute personne qui veut travailler sans respecter la loi.
A propos de la division des partis politiques, le ministre de l’Intérieur n’y est pour rien
Concernant le refus des manifestations sur les voies publiques, le ministre de l’Intérieur Edouard Nduwimana a indiqué que cela est dû, d’une part, au fait que ceux qui demandent de faire ces manifestations ne constituent pas un groupe qui est régi par la loi et qui réclame un même intérêt, comme l’indique la définition d’un parti politique ou d’une association. D’autre part, ils demandent à faire des manifestations alors que le dossier est déjà devant la justice. Ce qui est souvent considéré comme une façon de vouloir semer l’anarchie dans le pays.
Quant à ceux qui disent que c’est le ministre de l’Intérieur qui orchestre les scissions en ailes des partis politiques, M. Nduwimana a répondu que les raisons de cela sont liées aux intérêts politiques de certains membres de ces derniers, surtout en cette période où on s’approche des élections de 2015. Le ministère de l’Intérieur n’est pas responsable des problèmes internes des partis politique. C’est la raison pour laquelle, il a demandé aux membres de ces partis de s’asseoir ensemble afin de trouver des solutions à tous leurs problèmes au pour bien se préparer aux prochaines élections. Sinon la part du ministère sera de voir si les lois et les règles sont bien suivies.
ASTERE NDUWAMUNGU, Vendredi, 04 Juillet 2014 12:07 , http://www.ppbdi.com