Kim Jong Un a supervisé un défilé militaire en Corée du Nord, présentant de nouveaux drones et missiles balistiques intercontinentaux à capacité nucléaire, à l’occasion de l’anniversaire de l’armistice qui a mis fin aux combats de la guerre de Corée, selon les médias d’État vendredi.
“L’enthousiasme et la joie du public était à son comble” lorsque le tout dernier missile balistique intercontinental (ICBM) nord-coréen, le Hwasong-18 à combustible solide, testé en avril et en juillet de cette année, a défilé sur la place, a indiqué l’agence officielle KCNA.
Les délégations russe et chinoise de haut rang, en visite à Pyongyang, ont assisté aux festivités. Il s’agissait des premiers invités étrangers du dirigeant nord-coréen connus depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Depuis la guerre de 1950-1953, conclue par un armistice à défaut d’un traité de paix, les deux Corées sont toujours officiellement en guerre.
Kim a “envoyé une chaleureuse salutation de combat” durant le défilé, mais n’a pas prononcé de discours, selon les informations rapportées par KCNA.
Des images satellites ont confirmé que la Corée du Nord avait organisé un défilé militaire de grande envergure pour l’anniversaire de jeudi.
“Nouvelle guerre froide”
KCNA a déclaré que le défilé “a démontré au monde entier la volonté inflexible de tous les soldats et du peuple de créer une nouvelle légende de la victoire dans l’ère Kim Jong-un”.
Selon Yangmo Ku, professeur de sciences politiques à l’université de Norwich, aux Etats-Unis, le défilé est un moteur important pour “promouvoir la légitimité du pouvoir de Kim Jong Un et l’unité interne en cette période économiquement difficile”, a déclaré à l’AFP.
Mais cette année, avec la présence d’invités de haut rang venus de Russie et de Chine, Pyongyang sembler tenter “d’envoyer aux États-Unis et à ses alliés le signal que, grâce aux liens renforcés avec la Russie et la Chine, la Corée du Nord est militairement prête à faire face aux menaces stratégiques de ses ennemis”.
“Tous ces évènements indiquent l’émergence d’une nouvelle guerre froide autour de la péninsule coréenne”, a ajouté M. Ku, qui appelle Washington, Séoul et Tokyo à prendre des mesures pour apaiser les tensions croissantes dans la péninsule.
La Chine, principal allié et soutien économique de la Corée du Nord, et la Russie, autre allié historique, font partie des rares nations avec lesquelles Pyongyang entretient des relations amicales.
La visite de M. Choïgou est d’autant plus remarquable que les ministres russes de la Défense ne se sont plus rendus à Pyongyang de manière régulière depuis l’effondrement de l’URSS, ont indiqué des experts à l’AFP.
Le dirigeant nord-coréen soutient l’invasion de l’Ukraine par Moscou, notamment en fournissant des fusées et des missiles, selon Washington, ce que Pyongyang dément.
Dans son dernier “livre blanc” sur la défense publié vendredi, le ministère japonais de la Défense liste Pyongyang comme une préoccupation majeure du Japon.
“Les activités militaires de la Corée du Nord constituent une menace encore plus grave et plus imminente que jamais pour la sécurité nationale du Japon”, souligne le livre blanc.
“Il est supposé que la Corée du Nord a la capacité d’attaquer le Japon avec des armes nucléaires montées sur des missiles balistiques”, ajoute ce rapport.
Le document est par ailleurs largement consacré à la puissance militaire croissante de la Chine et à l’invasion russe en l’Ukraine.