Les choses bougent mais lentement, poussées par la conscience des peuples africains, qui depuis un certain temps commencent à prendre acte de la manière dont le monde tourne, c’est-à-dire à l’envers et contre l’intérêt de certains peuples dits « faibles », le Franc CFA par exemple, alors que battre monnaie est le premier signe d’une indépendance effective. Le chemin à parcourir est encore long, et à ce jour, le Burundi ploie sous les coups gratuits des néo-colons, sans rompre.
Justement, en ce qui concerne le Burundi, et ce, depuis déjà quelques années, un groupe d’Européens dit « Groupe des 8 » travaille systématiquement contre les intérêts du Burundi. Un membre de ce groupe des 8 va bientôt être affecté comme diplomate en Angola et d’après les bruits de couloir, la mission principale sera de renforcer l’action du groupe des 8 contre le Burundi et si d’aventure il y arrive brouiller sérieusement les relations diplomatiques entre l’Angola et le Burundi, et mieux, provoquer une rupture diplomatique qui rendrait le Burundi, selon eux, plus isolé sur la scène internationale. Affaire à suivre.
Déjà après l’échec du coup d’état de mai 2015 et afin de mettre à l’abri un des leaders du mouvement des insurgés, c’est Mr Spirlet Patric en personne qui a payé le ticket d’avion à Pacifique Nininahazwe le grand organisateur incontesté des manifestations violentes qui visaient le changement de régime au Burundi, aujourd’hui il est hébergé par une fabrique d’église quelque part à Bruxelles dont l’adresse est bien connue. Les élections de 2020 approchent à grand pas, il faudra scruter les faits et gestes de ces pêcheurs en eaux troubles. Histoire de ne pas trébucher 2 fois sur la même pierre.
Excédé, c’est l’ancien Président du Zaïre Mobutu quand on lui parlait du respect des droits de l’homme qui avait rétorqué en posant la question de savoir de quel « homme » il s’agit et de quels « droits » il s’agit, c’est quoi la communauté internationale ; compte tenu des révolutions de couleurs auxquelles nous avons assisté ces dernières années et au nom des droits de l’homme, on est en droit aussi de croire que nous sommes en pleine continuité de la déclaration d’Henri Kissinger en 1974, qui disait qu’il faut mettre la main sur l’Afrique à tout prix, qu’il faut produire des rapports appropriés à cette fin, que des stratégies efficaces doivent être pensées dans cet objectif. A ce jour, on en voit les effets, qui peut oser en douter ?
On s’en fout des notions telles que : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la souveraineté nationale, l’autodétermination, l’indépendance des Etats et la non-ingérence, etc.… Pour les néo-colons, l’Afrique est juste bonne pour être exploitée. Autrement dit, les ressources naturelles dont regorge ce vaste continent appartiennent de facto à leurs multinationales, n’en déplaise aux Africains. Avec la globalisation, sont apparus de nouveaux acteurs qui pèsent subrepticement dans la balance contre les intérêts des peuples du Sud notamment des ONG satellites au milliardaire Soros, qu’on appelle dans le jargon des « Top-dogs » qui sont régulièrement utilisés contre des Etats ciblés, devant être déstabilisés et exploités par la suite.
Après la fin de la guerre froide, la géopolitique a dû avoir recours aux « Top dogs » pour refaçonner le monde, plutôt les leaderships des pays du tiers-monde. On se demande ce que le Burundi serait devenu s’il avait accepté sur son sol le projet MAPROBU ? Nous n’aurions aujourd’hui que nos yeux pour pleurer. Tout est politique et tout est une question de rapports de forces, les droits de l’homme ne sont évoqués que pour les besoins de la cause.
Le problème du Burundi est connu, il ne rentre dans un aucun schéma néocolonial établi pour le contrôle des richesses naturelles dans notre sous-région, c’est bien cela la « cause ». Tant que cette situation va perdurer, il ne faudra pas s’étonner des déclarations hostiles, des rapports biaisés contre le Burundi, des actions des lobbyistes médias y compris en défaveur du Burundi, bref le monde n’est plus en équilibre et est sans respect de règles, raison pour laquelle une vigilance multiforme est de rigueur quel que soit le cas de figure.
Changer le régime c’est une étape nécessaire et non suffisante car si on n’est pas dans la ligne des néo-colons les problèmes ne sont pas réglés pour autant, ils continuent, en témoignent les déstabilisations de l’Irak, de la Lybie, de la Syrie et ailleurs ; le fait qu’on maintienne le Burundi à l’agenda du Conseil de Sécurité de l’ONU alors que le Burundi ne constitue aucunement une menace dans le monde est un signe éloquent. Tant que c’est ainsi, restons vigilants ouvrons l’œil le bon.
Ruvyogo Michel.