Il n’y a à peu près que deux semaines qu’une grande étoile du Burundi s’est éteinte ! Dans un climat bien calme, paisible et d’ambiance inhabituelle après les élections, parait comme coup de tonnerre un communiqué du gouvernement du 09 juin annonçant le décès inopiné de S.E. Pierre Nkurunziza, Président de la République du Burundi, survenu la veille.
Du coup, le chagrin dévaste tous les visages. Dans l’immédiat, à peine quelques-uns parviennent à avoir la force de publier un post de requiem sur les réseaux sociaux. Dans quelques heures ses photos et les images de ses grandes réalisations ont conquis tous les profils. On ne sait plus à quel Saint se vouer, … tout le monde est inconsolable !
Malgré le deuil profond, il y avait une équation à résoudre et pas une des moindres : la gestion de la situation elle-même, combler la vacance du siège présidentiel. Dans l’histoire du Burundi et bien d’autres pays du monde, une telle situation a souvent éclaté en conflits interminables et désordre généralisé, guerres civiles, coups d’Etat, … dus généralement au manque de patriotisme, à la soif du pouvoir, à l’égoïsme et la malhonnêteté de certains dirigeants poussant à l’impossibilité d’organiser le remplacement du président suivant les modalités prévues par la loi.
Dans le cas présent, du petit au grand, des membres de l’opposition aux membres du parti au pouvoir, la vision est commune : Le père de la nation n’est plus, on attend calmement la décision des organes habilités. Plus question de faire un pas de recul dans la démocratie, la paix, le développement et la sécurité acquis au prix du sang et dont l’illustre disparu était garant.
Le malheur s’étant abattu sur le pays après que les scrutins du 20 mai aient mis en lumière un président élu mais qui devait décrocher les clés de Ntare House en Août, la cour constitutionnelle prendra par la suite un verdict lui autorisant à prêter serment le plus tôt possible, un arrêt qui est unanimement salué, et qui par ailleurs constitue un des éléments ayant renforcé le maintien de l’ordre. Il aura fallu quelques jours pour voir le stade Ingoma de Gitega, la capitale politique, rempli d’invités d’honneur et une foule venus assister l’investiture et soutenir le nouveau Président de la République en toute tranquillité. On ne recule pas. La mauvaise histoire ne s’est pas réécrite. Mes félicitations à SE le nouveau Président de la République du Burundi et à tous mes compatriotes. Le pays est sans doute dans de bonnes mains et dans la bonne voie.
Cette sortie tranquille du danger qui guettait le pays est sans doute un des fruits d’un pas franchi vers une maturité politique et le patriotisme dont le regretté président, guide suprême du patriotisme, reste symbole. Paix à Votre âme mon Président, le Burundi restera fier de Vous compter parmi ses fils et avoir votre page héroïque dans son histoire.
Par Me. Ir. Leonidas KANYARUGENDO