Les Liégeois se sont fondus dans un groupe de volontaires.
Il pleut à verse sur la colline de Guitaba, dans la province de Ruyigi, à l’est du Burundi. Antoinette attend, stoïque, sur le pas de la porte de la maison de terre qu’elle occupe avec son petit-fils et sa famille. Tout juste protégée des gouttes qui ruissellent le long de la paille du toit, elle observe discrètement mais d’un regard insistant la délégation venue poser les fondations de l’abri qui lui est destiné. À la trentaine de volontaires de la Croix-Rouge se sont mêlés quinze jeunes belges de l’Athénée Royal de Herstal et leurs trois professeurs. Comme tant d’autres avant elle, trop faibles ou sans ressource pour subvenir seuls à leurs besoins primaires, cette veuve a été répertoriée comme l’une des plus vulnérables de sa colline. À ce titre, elle bénéficie ce jour-là de l’aide des bénévoles de la Croix-Rouge locale. Les Belges s’intègrent ainsi dans ce mouvement solidaire lancé il y a sept ans sur chacune des 2 900 collines du pays (lire ci-contre).
Gilbert, long gaillard à la casquette blanche, distille ordres et conseils. Capuches fixées sur la tête, les volontaires d’un jour hachent fébrilement les troncs d’arbres, manquant régulièrement l’entaille déjà formée. John est de tous les coups alors que, abrités sous les feuilles de bananiers, Sultane et Nadir répondent avec amusement aux questions de Diane. Membre de la Croix-Rouge jeunesse, elle accompagne systématiquement les Belges dans leurs activités.
Les “unités collinaires” constituent le moteur de l’action de l’organisation. “ Sans elles, nous ne pourrions toucher les communautés en leur cœur. Elles y sont intégrées puisqu’elles en sont issues”, explique Gilbert Nshimiriman, secrétaire provincial de la Croix-Rouge à Ruyigi et instigateur de cet appui de proximité.
Après avoir persévéré pendant plus d’une heure, les Liégeois déposent machettes et troncs de bananiers. La pluie aura quelque peu freiné leurs ardeurs. “ Nous n’avons pas été très efficaces”, commente avec humour Chantal Depaifve, enseignante. Qu’à cela ne tienne, les volontaires, plus rodés à ce genre de labeur, assuraient que la maison d’Antoinette serait construite avant la tombée de la nuit.