Quand ils font la guerre, elle devient mondiale.
Quand ils ont une opinion, elle est internationale.
Quand ils s’expriment, ils le font au nom du monde entier.
Quant à leurs valeurs, elles sont universelles.
Quand ils ont une crise, elle est globale.
Quand ils s’expriment, c’est une langue.
Quand ce sont les autres, ce sont forcément des dialectes.
Leurs fruits ont des noms du genre pomme, abricots, pèche.
Ceux de l’Afrique sont exotiques, sauvages.
Ils se sont installés de force en Amérique, au Canada, en Australie, en Afrique du sud, Amérique du Sud.
Puis ils nous traitent d’immigrés.
Quand ils viennent chez nous, ils disent qu’ils sont expatriés et quand c’est nous qui allons chez eux, ils nous traitent de clandestins.
Quand ils s’attaquent à l’occupant, ce sont des résistants.
Quand on s’attaque à l’occupant, nous sommes des terroristes.
Quand l’un d’entre eux meurt, nous devons apprendre son nom.
Quand les notres meurent par milliers, ils ne sont que des chiffres.
Ils sont les seuls à pouvoir se doter des bombes atomiques et bizarrement, ce sont les autres qui fabriquent et utilisent des « armes de destruction massive ».
Quand ils croyaient en Dieu, le monde entier devait croire comme eux. Et maintenant qu’ils n’y croient plus, croire en Dieu est devenu ringard, quitte à discriminer ceux qui ne penseraient pas comme eux.
Quand certaines de nos tribus sont torses nus, nous sommes des sauvages. Et quand eux sont tout nus, ils font du naturisme.
Quand nos femmes se voilent, nous les opprimons. Quand les leurs se voilent, ce sont des saintes (sœurs).
Quand ils étaient les seuls à boxer, on parlait de noble art.
Depuis que nous les terrassons sur un ring ou un tatami, on parle de violence.
Quand ils nous prêtent de l’argent pour les payer, ils parlent d’aide au développement. Quand ils viennent nous piller, ils nous parlent de partenariat stratégique.
Quand ce sont eux qui payent, ils parlent d’influence et de lobbying. Quand c’est nous qui payons, c’est de la corruption, du clientélisme, du népotisme.
Ils traitent nos scarifications (marque de reconnaissance ethnique) de sauvage. Puis s’affichent comme des objets inertes pour vendre des sous-vêtements.
Saluons l’homme Blanc comme il se salue lui-même dans le miroir.
Pas pour notre salut, mais pour celui de son nombril.
Remixé via H.Koné