Le président Evariste Ndayishimiye : « Il nous faut une nouvelle alliance ». Les festivités marquant le 59ème anniversaire de l’indépendance du Burundi célébrées ce 1er juillet sont à placer sous le signe du réchauffement des relations entre le Burundi et le Rwanda avec la présence du Premier ministre rwandais Edouard Ngirente à ces cérémonies.
Mise à part la rencontre, au poste frontière de Nemba Gasenyi au nord du Burundi, des ministres des Affaires étrangères de ces deux pays, cette présence du Premier ministre rwandais est une première depuis la détérioration des relations entre le Burundi et le Rwanda, au lendemain du coup d’Etat manqué du 13 mai 2015 contre le président Pierre Nkurunziza.
A côté de cette haute autorité rwandaise, il y avait bien sûr d’autres hôtes de marque dont le président de la République Centre Africaine, le vice-président tanzanien, le président du Sénat du Kenya, des délégations venues du Qatar, du Congo et d’Egypte ainsi que l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies dans la région des Grands lacs.
La présence du Premier ministre rwandais a été très saluée, il était assis dans la tribune d’honneur entre le vice-président burundais et son homologue Alain-Guillaume Bunyoni. Détendus, ils échangeaient de petits mots.
Quand le président de la République Evariste Ndayishimiye l’a appelé pour un petit discours, il y a eu beaucoup d’applaudissements. Petit bémol, il s’est adressé à la foule en français. «Qu’à cela ne tienne l’essentiel, c’était son message », dira un officiel burundais.
« Je suis venu réitérer l’engagement du Rwanda à travailler avec vous Monsieur le Président de la République pour renforcer notre partenariat stratégique, je suis convaincu que nous sommes prêts à travailler pour la consolidation et la promotion des relations existantes d’amitié au profit de nos deux peuples», a-t-il tenu à rappeler.
«Le moment est venu pour le Burundi et le Rwanda de s’appuyer sur les fondements solides de nos lien historiques et culturels afin de parvenir à la prospérité et au développement durable.» Un souhait émis par le Premier ministre rwandais.
«Tourner la page et commencer un nouveau chapitre »
« Votre visite au Burundi est comme un miracle après de longs mois de ’’taquineries’’», a réagi le chef de l’Etat burundais juste après le message du Premier ministre rwandais.
Il a invité l’assistance et tous les Burundais à savoir ’’lire les signes des temps et s’adapter’’ tout en insistant sur le renforcement des amitiés par des visites mutuelles. « Votre présence parmi nous est une signe éloquent, nous avons vu et nous avons compris le message », a-t-il fait savoir.
A partir d’aujourd’hui, a indiqué le chef de l’Exécutif burundais, nous espérons que les pages que nous avons écrites vont être lues pour qu’ensemble nous puissions commencer un nouveau chapitre. «Maintenant, il y a espoir que ce livre que nous avons écrit sera ouvert et lu ensemble puis fermé pour entamer un nouveau chapitre, ce que je qualifierais de ’’Nouvelle Alliance’’ ».
Pour le président Ndayishimiye, l’espoir est permis : «Il nous faut mettre un terme au passé pour laisser la place au présent. C’est pourquoi ce 1er juillet est un signe de bon augure ».
Le chef de l’Etat burundais avait un message à son homologue rwandais, Paul Kagame, adressé à son Premier ministre : «Il faut lui transmettre nos salutations et lui dire que nous lui exprimons toute notre gratitude pour cette visite effectuée au Burundi. Elle nous donne de l’espoir ».
Par Abbas Mbazumutima (Iwacu)