Pour Pierre Claver Ndayicariye, ce recensement permet plus de visibilité car il met le nom sur la victime, sur l’auteur et sur des gens de toutes les ethnies qui ont protégé les autres et qui sont aussi connus. Parmi eux certains ont été tués parce qu’ils tentaient de défendre les voisins.
L’autre aspect de ce rapport concernait des réunions que la CVR a organisées en direction de la diaspora burundaise basée à Kigoma en Tanzanie, à Nairobi au Kenya, à Bruxelles en Belgique et à Washington aux Etats Unis d’Amérique, pour donner la parole aux burundais qui ont fui le Burundi depuis les années 60 et qui n’ont pas pu regagner le pays.
« Ces burundais de la diaspora se sont exprimés, et la leçon que l’on tire, c’est que beaucoup trainent la douleur, la souffrance des années d’exile tandis que d’autres souffrent parce que leurs biens et leurs propriétés n’ont jamais été restitués », a déclaré Pierre Claver Ndayicariye. Selon le président de la CVR, c’était un exercice utile parce que ces burundais de la diaspora ont besoin d’être détraumatisés car l’audition et le témoignage fait partie de cet exercice de dé-traumatisation.
Le rapport d’activité de la CVR de l’année 2023 qui a été remis au bureau du sénat montre aussi selon le président de la CVR, que cette commission a organisé des réunions à l’intérieur du pays avec les provinces, les confessions religieuses, les Universités, les organisations de la société civile et les partis politiques, pour que les uns et les autres s’expriment et découvrent les horreurs et les atrocités des années antérieures.
Pierre Claver Ndayicariye a rappelé par la même occasion que le même rapport a été présenté au bureau de l’Assemblée nationale et que les deux Institutions vont prochainement s’organiser pour programmer la présentation solennelle de ce rapport au palais des congrès de Kigobe, des activités de la CVR pour l’exercice 2023.